Dangereux chiens… ou maîtres?

La nouvelle pétition phénomène du moment, qui est en train de recueillir un raz-de-marée de signatures, a pour objectif d’«abolir la liste des chiens dits susceptibles d’être dangereux dans la loi du 9 mai 2008 relative aux chiens». En effet, avec déjà près de 2 200 signatures électroniques (hier), la pétition lancée il y a une semaine par la citoyenne Fabienne Matagne a d’ores et déjà pratiquement atteint la moitié du seuil des 4 500 signatures, lui permettant d’être débattue publiquement à la Chambre des députés. En sachant que ladite pétition est ouverte à signature jusqu’au 8 mai, il y a fort à parier qu’elle ouvrira prochainement les portes de la salle plénière du Parlement.
Concrètement, la pétition réclame une égalité de traitement. En clair, son auteur demande à rayer la liste des races de chiens «dits susceptibles d’être dangereux» de la loi, à savoir : les staffordshire bull terriers, les mastiffs, les american staffordshire terriers, les chiens de race tosa, ainsi que tous les chiens de type «pit-bulls» ou «boer-bulls». Dans son plaidoyer, la pétitionnaire explique vouloir «que les quatre races déclarées d’office être susceptibles d’être dangereuses (…) soient retirées tout en gardant les cours théoriques obligatoires ainsi que les cours de dressage, mais pour TOUT chien qui est susceptible de présenter un danger pour les personnes, indépendamment de sa race». De plus, la pétitionnaire invite à modifier la loi afin que «chaque chien particulièrement agressif signalé à l’administration des Services vétérinaires devra être contrôlé par un expert en cynotechnie lequel décidera si des cours théoriques et de dressage s’avèrent nécessaires», en ajoutant que «les cours seront à charge du détenteur». Bref, il s’agit d’une belle initiative, car «le meilleur ami de l’homme», sauf cas exceptionnels, n’est susceptible de devenir dangereux que lorsqu’il est dressé ou incité, par son maître, à le devenir. Alors qui est «susceptible» d’être le plus dangereux : le chien ou… son maître?

Claude Damiani.