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Crise après crise

Des files de voitures interminables pour se rendre dans les banques alimentaires, des malades inquiets de ne pas pouvoir payer leurs factures médicales, des personnes licenciées du jour au lendemain et une épidémie qui fait des ravages et met le pays à l’arrêt.

Alors que l’Europe commence à voir enfin le bout du tunnel, les États-Unis luttent contre le coronavirus qui fracture durablement leur société. Des millions de citoyens ont sombré dans la pauvreté presque du jour au lendemain à cause de la pandémie. Le manque de réaction de Washington face à la déferlante de contaminations a provoqué des dégâts que les différents gouverneurs des États touchés tentent aujourd’hui de limiter. Mais que c’est difficile avec tant de retard ! Les premières conséquences pour le pays sont terribles, mais le cauchemar va encore continuer longtemps.

Dans les pays européens, le filet social protégeant les populations en cas de crise majeure a été déployé rapidement et sans état d’âme. Il faut sauver les emplois, sauver les entreprises (grandes ou petites) et protéger les plus fragiles quel qu’en soit le coût, quelle que soit la durée de la crise. Des mots autrefois tabous refont même leur apparition, comme «nationalisation». Face à la situation, face à la réalité, certains dogmes ont été rapidement balayés.

Chez nous, chaque pays, avec son modèle et ses moyens, a décidé de lancer des initiatives sans précédent pour atténuer le choc de la crise économique qui se profile après cette catastrophe sanitaire. De l’autre côté de l’océan Atlantique, de grands moyens ont également été déployés, mais le pays part de loin en termes de filet social pour amortir la chute de ses habitants. Aujourd’hui, la crise fait des ravages, et va encore en faire, dans une société déjà très inégalitaire et plus divisée que jamais après l’accession de Trump à la Maison-Blanche. L’élection présidentielle aura lieu en novembre et le coronavirus vient de rebattre les cartes de la campagne qui s’annonce.

Laurent Duraisin