Accueil | Editoriaux | Crier le plus fort

Crier le plus fort

Le ministre des Affaires étrangères, Xavier Bettel, a déposé plainte. Le collectif déi aner a récemment publié un montage insultant dépeignant le membre du gouvernement avec du rouge à lèvres, un keffieh, une cravate repeinte aux couleurs du drapeau palestinien, du maquillage sur les yeux, de faux ongles de couleur violette avec un message offensant : «Cette fille est la plus dégoûtante salope que j’aie jamais rencontrée. Ne lui faites pas confiance.» Niveau caniveau, on est servi… Enfin, chacun jugera. L’auteure du post serait Gabrielle Antar, qui était la directrice politique du Conseil national des femmes du Luxembourg (CNFL) il y a peu de temps. Elle est également cofondatrice de déi aner. L’affaire suit son cours, mais Xavier Bettel a déjà indiqué que le montant d’éventuels dommages et intérêts serait versé au Centre contre la radicalisation Luxembourg – Respect.lu. Du respect oui, il en faut un peu, même si nous ne sommes pas d’accord avec les positions de quelqu’un, avec ses prises de parole. On peut pointer du doigt, critiquer, mais il y a quelques lignes rouges à ne pas franchir. La «caricature» publiée sur les réseaux a-t-elle dépassé les bornes? La justice le dira. Mais cette prise à partie concernant le conflit en Palestine semble montrer que le camp critiquant Xavier Bettel est à court d’arguments. Ne restent que le mépris et des montages de mauvais goût pour tenter de décrédibiliser, de dénigrer, de déstabiliser. 

Ce n’est pas la première fois que Xavier Bettel est attaqué par des militants pro-palestiniens. Attablé à un restaurant, il avait dû faire face à des manifestants l’invectivant, l’insultant. Gênant. Pas pour le ministre, mais pour ceux qui éructaient devant lui. Nous étions le 2 octobre. En prenant un peu de recul, on peut se demander si cette méthode peut marcher. Injurier, hurler sur les gens, ministre ou autre, afin qu’ils soient de votre côté, est-ce une nouvelle façon d’attirer des sympathisants ou de diffuser ses idées efficacement? Tout le monde a la réponse. Intimidation et harcèlement semblent devenus pour certains des armes politiques. Et ils l’utilisent sans vergogne. Nous sommes heureusement en démocratie et dans un État de droit. Il est temps de le leur rappeler.