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Course aux armes

Les projets se multiplient, certains accélèrent enfin après des années d’attentisme. Les bruits de bottes résonnent, il faut fourbir nos armes. Qui veut la paix prépare la guerre, selon l’adage. Les pays de l’Union européenne l’avaient oublié et voici que la guerre en Ukraine lancée par l’ogre russe a réveillé les capitales du continent. Notre espace de vie n’est plus un lieu sûr. Pire : on ne peut plus s’appuyer uniquement sur le fameux parapluie américain qui nous permettait une certaine insouciance. Les propos de l’ancien président Trump, qui risque de revenir s’asseoir au bureau ovale à la Maison-Blanche en début d’année prochaine, ont aussi été un électrochoc. Désormais, on ne peut plus être sûr que l’Oncle Sam va envoyer ses soldats pour nous protéger si Moscou décide de grignoter de nouveaux territoires, même si ceux-ci font partie d’un pays membre de l’OTAN. Les temps ont changé et il faut se réarmer.

Il n’y a plus de temps à perdre, car nous avons été pris de court par les mouvements de l’armée russe. Personne en Europe n’avait cru à cette offensive. Washington avait pourtant prévenu des risques imminents. Mais nos dirigeants ont essayé de négocier, de temporiser. Il était impossible qu’une guerre de haute intensité frappe à nouveau l’Europe. Pourquoi donc s’inquiéter. Aujourd’hui, les troupes de Moscou combattent les Ukrainiens. Après un peu plus de deux ans de conflit, nous avons du mal à équiper ces derniers qui font face aux assauts incessants de leur ennemi. Pourtant, c’est grâce à cette armée ukrainienne vaillante que nous pouvons gagner du temps, que nous pouvons nous préparer à un éventuel conflit. On ne peut pas imaginer Vladimir Poutine se satisfaire d’une victoire symbolique à l’ouest de ses frontières. Son pouvoir semble maintenant ancré dans la violence pour longtemps et impossible pour lui de ne pas affronter ces pays considérés comme dégénérés par sa propagande; oui, il s’agit bien des nôtres. «Dénazification» et «démilitarisation» nous attendent également. L’Ukraine n’est qu’un test cruel, une première étape pour déstabiliser nos pays, nos démocraties. Il nous faut accepter de revivre avec une menace mortelle venant de l’Est.