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Coup de soleil

Des séismes, des inondations, des glaciations, des éruptions, des météorites, des épidémies… À Hollywood, les scénaristes ont imaginé les pires catastrophes naturelles qui pourraient frapper le monde. Mais jusqu’à présent, aucun film à grand spectacle n’a raconté une menace qui est juste en face de nos yeux… et qui a déjà frappé !

Nous sommes le dimanche 28 août 1859. La nuit tombe sur l’Amérique, lorsque le ciel s’illumine soudain d’aurores spectaculaires, au point que les gens peuvent lire le journal à la lueur du ciel.

Mais ces phénomènes fantomatiques ne sont qu’une introduction. Partout dans le monde, les instruments de mesure du champ magnétique terrestre commencent à s’affoler et à saturer. Des télégraphistes sont électrocutés et leurs stations de télégraphies subissent des incendies causés par des courants électriques très intenses qui parcourent le sol.

La plupart des Terriens ne le savent pas encore, mais ils viennent de subir une série d’éruptions solaires ! La plus violente jamais enregistrée. Ces tempêtes de particules et de rayons, de plusieurs millions de kilomètres de diamètre, sont envoyées dans l’espace par notre étoile. La plupart du temps, ces tempêtes provoquent seulement l’apparition des magnifiques aurores boréales ou astrales. Mais lorsque le soleil a de grosses bouffées de chaleur, comme en 1859, c’est une tout autre affaire.

En 1989, le Canada a vu une partie de son réseau électrique s’effondrer pendant plusieurs heures à cause d’une de ces tempêtes. Et en 2012, on a frôlé la catastrophe lorsqu’une immense tempête solaire est passée juste à côté de la Terre.

Car dans nos sociétés où la fée électricité est omniprésente, une méga-tempête mettrait des réseaux électriques à terre pendant des semaines, détruirait des satellites et de nombreux appareils électroniques, imposerait le black-out sur les communications radio et la géolocalisation…

Bref, une belle pagaille tout à fait digne de régaler les amateurs de sensations fortes que nous sommes ! Du moins au cinéma…

Romain Van Dyck (rvandyck@lequotidien.lu)