Il y a des couleurs qui ne passent pas dans certains pays. Et gare à ceux qui aiment un peu trop la fantaisie. Des situations grotesques ont été immortalisées au Qatar alors que vient à peine de commencer la Coupe du monde de football. L’angoisse, mêlée de terreur, des autorités concernant le soutien à la communauté C, et à l’inclusion dans toutes ses formes, atteint des sommets de bêtise. Et tout ce qui ressemble de près ou de loin à un arc-en-ciel est chassé des lieux de la compétition.
Dans les réseaux sociaux, des spectateurs allant au stade ont témoigné de scènes surréalistes. Une femme arborant un bob bariolé avec des couleurs rastas a dû se débarrasser de son couvre-chef. Interdit dans le stade ! Ce chapeau exotique avec des teintes jaune, rouge et verte aurait pu être mal interprété et créer le chaos! Autre image : celui d’un supporter qui a dû changer de t-shirt pour aller voir un match. Là encore, l’homme avait choisi un vêtement qui reproduisait une tache de toutes les couleurs sur le devant et pouvant ressembler, de très loin, à un arc-en-ciel. Scandale! La sécurité n’a pas mégoté et lui a demandé d’aller se rhabiller pour pouvoir applaudir son équipe préférée. Sur les photos publiées dans les réseaux, l’homme a gardé son sourire. Mais le pays hôte de la Coupe du monde s’est encore enfoncé un peu plus dans le ridicule.
Brassard multicolore interdit pour les joueurs, maillot belge pointé du doigt… Les autorités ont transformé le Qatar en royaume de l’absurde avec la complicité de la FIFA qui ferme les yeux et donne des leçons d’ouverture d’esprit dès que la moindre critique s’élève. La résistance s’organise et certains journalistes ont travaillé avec le fameux bout de tissu coloré près des terrains. Une commentatrice allemande a porté durant toute une rencontre un t-shirt arc-en-ciel. Et ce type de geste va se multiplier tout au long de la compétition. À défaut de voir les joueurs participants violer le règlement du tournoi de la FIFA et en subir les conséquences. Les arcs-en-ciel sont pourtant jolis, mais c’est vrai qu’au Qatar, ils ont peu de chances d’en admirer au milieu du désert. De là à en avoir une peur bleue, violette, verte, jaune, orange et rouge…