Coronavirus : une césure

À quoi va ressembler le Luxembourg ce lundi ? Lors d’un lundi normal, les bouchons se multiplient sur les principaux axes routiers, les trains arrivent bondés et avec du retard en gare de Luxembourg, les files de bus s’étirent le long des allées de la capitale, les parents déposent leurs enfants à l’école avant d’aller travailler. À midi, les restaurants se remplissent. En soirée, c’est au tour des bars, théâtres et cinémas de prendre le relais.
Tout cela était encore vrai il y a pile une semaine. Depuis, le coronavirus a pris la main et impose à l’Europe, et donc aussi au petit Grand-Duché, de prendre des mesures drastiques. En moins de deux semaines à peine, le nombre de personnes infectées est passé d’un (29 février) à 77 (dimanche soir). Un mort est à déplorer depuis vendredi dernier. Et le bout du tunnel est encore loin.
Le gouvernement a procédé par étapes. La communication a été transparente. Certains accidents de parcours ont dans la mesure du possible étaient réparés. Le pays et son système de soins de santé semble paré à affronter le Covid-19. Mais malgré tout, des mesures sans précédent doivent être décrétées pour endiguer le virus, retarder l’échéance et protéger au mieux les personnes vulnérables.
Depuis dimanche soir à minuit, le confinement est engagé. Avec la fermeture imposée des bars, restaurants, institutions culturelles, commerces non essentiels et infrastructures de sport, le Luxembourg va vivre une coupure. Il faut espérer que la population comprendra le message de précaution qui lui a été adressé par les autorités. L’envergure des mesures prises ne doit en aucun cas provoquer un mouvement de panique. Le civisme et la solidarité doivent continuer à prévaloir. Une nouvelle fois : il ne sert à rien de dévaliser les rayons des supermarchés. Les magasins d’alimentation resteront ouverts, tout comme les stations d’essence, les banques et pharmacies. Si on veut se montrer à tout prix égoïste, il vaut mieux respecter à la lettre les consignes données. Une réaction bien plus sage que tout achat excessif de papier-toilette…

David Marques