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COP24 : un accord, mais…

Samedi, sur le coup de 22 h, à Katowice (Pologne), la COP24 s’est bouclée sur un accord avec plus de 24 heures de retard sur le programme initial. Et quand le marteau a retenti pour mettre un terme à ces interminables discussions, des applaudissements et de nombreux «bravo» se sont fait entendre. Après treize jours et nuits de négociations, les 197 pays de la convention cadre des Nations unies sur le changement climatique se sont entendus sur les règles d’application de l’accord de Paris, premier traité international (non contraignant) sur le climat conclu en décembre 2015 lors de la COP21 : «mode d’emploi» d’une centaine de pages fixant notamment les modalités de suivi des actions nationales. C’est bien… Mais c’est un accord au minimum. Donc une réelle déception pour de nombreux experts et de représentants des États d’ores et déjà touchés de plein fouet par le changement climatique. Il y a quelques semaines, les scientifiques du GIEC (Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat) tiraient la sonnette d’alarme : dans un monde à +2 °C, objectif minimal du pacte climatique de 2015, les impacts seraient bien plus importants que dans un monde à +1,5 °C, limite idéale de l’accord. Mais pour rester sous +1,5 °C, il faudrait réduire les émissions de CO2 de près de 50 % d’ici 2030 par rapport à 2010, alors que les engagements actuels des États annoncent un monde à +3 °C avec son lot de tempêtes, sécheresses, inondations…
Bref, l’urgence est bien là : le réchauffement climatique est scientifiquement prouvé et il s’accélère. Mais une partie des pays présents en Pologne, ces deux dernières semaines, n’en ont pas pris conscience. Et c’est bien dommage, pour ne pas dire pire. Soyons plus clair : chers dirigeants du monde entier, il est grand temps d’agir, de faire plus et plus vite pour la survie de la Terre.

Guillaume Chassaing