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Cop ou pas Cop ?

Après un octobre morose, le mois de novembre sera-t-il plus verdoyant ? Alors que vient de s’ouvrir la COP26 à Glasgow, conférence de l’ONU sur le climat, d’aucuns doutent déjà. Le Premier ministre britannique lui-même s’est montré peu confiant, jusqu’à prédire un échec annoncé, quitte à balancer sur les dirigeants mondiaux qu’il voit «tous les jours» dégainer de nouveaux engagements pour les empiler sur les précédents.

Tous sont-ils seulement capables d’entendre la vérité criante ? Quand le retentissant accord de Paris, martelé sur la table des négociations en 2015 et jurant de limiter le réchauffement climatique à 1,5 °C, n’est toujours pas concrètement mis en œuvre par les 197 parties (pays et Union européenne) signataires.

Encore de belles promesses à venir, donc, qui n’engageront toujours que ceux qui veulent bien y croire. De jolies histoires à dormir debout, pour se coucher la conscience tranquille et sur ses deux oreilles, sourdes à l’urgence que commande pourtant la situation. La planète hurle sa douleur, entre autres inondations meurtrières, incendies dévastateurs, folles tempêtes, mais le silence règne.  

Le Luxembourg s’exprimera à Glasgow par la voix de plusieurs membres du gouvernement, dont la ministre de l’Environnement, Carole Dieschbourg, qui portera l’ambition de «redonner de l’espoir aux jeunes», comme elle le confiait dans nos colonnes il y a quelques semaines.

Les présidents russe, chinois et brésilien n’ont pas prévu de faire le déplacement. Il faut dire que la neutralité carbone fixée à 2050, c’est encore loin pour les décideurs politiques dont l’agenda n’obéit qu’aux échéances électorales. Loin des yeux et encore plus loin du cœur.

Nous autres, citoyens ordinaires, changeons déjà nos habitudes au quotidien. Nous trions scrupuleusement nos déchets, avons banni le plastique et ses emballages encombrants pour des contenants réutilisables, etc. Mais le devoir civique et moral que l’on s’impose pèse si peu sur le droit à polluer que les États accordent aux grandes industries.  

Dans l’écrin bucolique de la belle Écosse et ses Highlands, il est à craindre que les meilleures intentions fleurissent pour se faner aussitôt. 

Alexandra Parachini