Une situation ubuesque. Un caprice inadmissible. Notre journaliste Julien Mollereau a été clairement invité à ne pas se rendre à la conférence de presse organisée par la sélection nationale mardi avant ses deux rendez-vous internationaux. Un appel au milieu de la nuit d’un membre de la Fédération luxembourgeoise de football, la veille de cette rencontre traditionnelle, l’a tristement prévenu. Le coup de téléphone s’est poursuivi pour préciser que ni le sélectionneur ni certains joueurs ne voulaient désormais répondre à ses questions.
La cause? Des articles qui ont déplu, qui ont fâché. Hier, lors de la conférence de presse, Luc Holtz a estimé que nous vivions en démocratie et que chacun avait le droit d’exprimer ses opinions concernant le retour de Gerson Rodrigues dans l’effectif. Il serait intéressant de connaître la vision de la démocratie du sélectionneur après sa décision d’exclure un de nos journalistes pour ses écrits, pour ses positions, pour avoir fait son travail en évoquant un sujet qui questionne tout un chacun dans le pays. Luc Holtz estime aussi, selon ses propos rapportés par nos confrères présents sur place, que notre journaliste cherche à nuire depuis longtemps à l’équipe nationale. Mais, bon sang, qui nuit ici à l’équipe nationale? Chacun trouvera la réponse. Petite précision, Julien Mollereau suit les aventures de la sélection luxembourgeoise depuis plus de 20 ans. Peu importe le sélectionneur, peu importe les joueurs. Il a suivi, suit et suivra toujours l’actualité de l’équipe nationale de football. Que ses articles plaisent ou déplaisent.
Qu’il serait rassurant de lire dans un journal uniquement des choses qui nous confortent dans nos positions. De replier les pages et de s’étirer de tout son long sur son canapé, ravi de constater que tout le monde pense comme soi, de confirmer ce que l’on sait déjà et que l’on est toujours sur le bon chemin. Notre objectif reste de vous informer, d’aborder des sujets qui font l’actualité, d’animer aussi le débat public en ouvrant nos colonnes à différents interlocuteurs. Que ça plaise ou non. Mais tous les habitants de ce pays, et au-delà, ont le droit de nous critiquer, de nous envoyer des droits de réponse, de dire que nous avons tort. Et nous l’acceptons. C’est ça la démocratie.