Le Parlement européen a approuvé, mardi, la ratification par l’UE de l’accord de Paris contre le réchauffement climatique. S’il est réellement appliqué, il s’agit là d’un pas dans la bonne direction. Mais tous les accords du monde – aussi ambitieux soient-ils – ne peuvent masquer la contradiction entre le système économique, politique et philosophique actuel et l’ambition de sauver l’humanité d’un désastre annoncé.
Sans parler des grands acteurs économiques, le citoyen lambda est tiraillé entre la nécessité de réduire son empreinte écologique et les injonctions à la consommation dont il est bombardé sans cesse. Difficile de concilier défense de l’environnement et croissance économique sans fin, préservation des ressources et consommation à outrance. Par exemple, le citoyen est appelé à utiliser les transports en commun mais, dans le même temps, tous les dirigeants politiques et économiques se réjouissent quand le marché de l’automobile est en croissance. Et la liste de ces contradictions est sans fin. On ne peut pas prétendre sauvegarder l’avenir des générations futures et se féliciter de l’augmentation du transport aérien. Nous sommes invités à réduire nos déchets mais toute annonce d’une augmentation de la consommation des ménages est applaudie des deux mains, etc.
Nos petits-enfants et arrière-petits-enfants nous percevront sans doute comme des personnes totalement aveugles : «Leur monde s’écroulait et ils continuaient à avoir pour horizon sociétal l’accumulation de richesses, à mettre en place des accords commerciaux pour accroître le profit des grandes entreprises au lieu de relocaliser leur économie. Ils avaient l’illusion d’une possibilité d’une croissance inoffensive pour leur environnement grâce au progrès technique. Ils envisageaient même – c’en est presque mignon – d’aller dans l’espace récupérer des ressources qu’ils dilapidaient sur Terre.» Pour notre défense, nous pourrons tout de même leur dire que nous étions dès notre naissance programmés pour consommer : selon le journal Psychology and Marketing, à 3 ans, un enfant reconnaît déjà 40% des marques.
Nicolas Klein (nklein@lequotidien.lu)
Réflexion d’une logique implacable.
Ajoutons au rayon – non exhaustif – des contradictions, le commerce lucratif du tabac pour l’Etat et la lutte parallèle contre le cancer. Idem pour les carburants et la pollution.
La sacro-sainte croissance est soutenue essentiellement par :
– l’augmentation du pouvoir d’achat des consommateurs existants
– accessoirement l’inflation qui produit les indexations
– la croissance démographique
Ce dernier point est crucial mais personne ne s’en soucie. Au contraire, lorsqu’on estime que la population du GDL va doubler d’ici 2060, tout le monde semble s’en réjouir alors que c’est une catastrophe potentielle qui aura des impacts environnementaux et sociaux forcément négatifs.
Mais personne ne semble s’en soucier alors que c’est notre qualité de vie qui est en jeu et comme vous le dites surtout celles de nos enfants et petits-enfants.
Même les écolos convaincus n’inscrivent pas ce point fondamental dans leur programme : la nécessité de maîtriser et au moins stabiliser cette démographie galopante.
On va dans le mur mais la majorité des gens préfèrent continuer égoïstement à privilégier leur petit confort présent ou à court-terme sans penser aux impacts à long-terme et aux générations futures.
Et malheureusement, ce n’est pas nos systèmes pseudo-démocratiques qui vont s’attaquer au problème. Alors soit un régime totalitaire se mettra en place pour prendre les mesures qui s’imposent, soit un conflit généralisé réglera la question, soit notre « belle » civilisation continuera à se suicider gentiment et on pourra toujours essayer d’aller voir sur Mars si l’herbe y est plus verte…