La bêtise est nettement supérieure à l’intelligence car toute l’intelligence du monde ne permettra jamais de comprendre la bêtise universelle, tandis qu’un peu de bêtise suffit amplement à ne pas comprendre quoi que ce soit d’intelligent», a dit un grand penseur belge, Philippe Geluck.
La bêtise ne doit pas être sous-estimée. Les cons peuvent être dangereux qu’ils manipulent façon Donald Trump ou qu’ils soient manipulés façon n’importe qui à haut potentiel de frustration et de désespoir prêt à croire à n’importe quelle théorie fumeuse et facile d’accès.
Du pain béni pour les populistes et apprentis gourous, selon Heidi Kastner, psychiatre, dans son livre Dummheit. La bêtise pousserait à se fier à un ressenti personnel et à des raccourcis intellectuels plutôt qu’à des faits avérés susceptibles de heurter l’ego.
Elle est universelle et les réseaux sociaux lui ont donné un porte-voix. La bêtise est rarement contredite au nom de la liberté d’expression, parce qu’elle trouve toujours plus bête qu’elle-même ou parce qu’il faut être très intelligent pour lui répondre avec des mots qu’elle puisse comprendre.
Ceux qui en savent le moins sont souvent ceux qui crient plus fort que les autres. Selon la psychiatre, les gens moins bêtes, pour ne pas dire intelligents, auraient conscience des limites de leurs connaissances et ne se penseraient pas détenteurs du savoir absolu.
«L’intelligence, c’est comme la confiture, moins on en a plus on l’étale», disaient les anciens à raison. Quelqu’un qui en sait peu n’a pas conscience de l’ampleur de ce qu’il ne sait pas.
Du coup, la bêtise n’a plus honte d’elle-même. Elle se glorifie et se moque. Pendant ce temps-là, le monde tâtonne, évolue. La bêtise, elle, est immuable, indéboulonnable. Confiante en elle, elle tente de s’imposer.
Si on ne lui a pas demandé de s’arrêter, Forrest Gump court toujours et les poissons rouges pourraient conduire des voitures. Heureusement, on est toujours le con de quelqu’un de plus con encore. Cela aide à supporter cette condition humaine.