Le Quotidien Indépendant Luxembourgeois
Peut-on vraiment tirer un bilan en cette fin (provisoire) d’année parlementaire 2019/2020? Au vu de la prédominance du coronavirus, qui a longuement paralysé l’ensemble du pays, on serait tenté de répondre par la négative. Lors des traditionnels rendez-vous des partis pour passer en revue leurs travaux à la Chambre, le Covid-19 occupait toujours le devant de la scène. DP, LSAP, déi gréng, CSV et déi Lénk ont déjà passé leur oral. Les pirates et l’ADR vont clôturer le bal en début de semaine prochaine. Il est peu probable qu’ils dérogent à la règle. La pandémie sera toujours le sujet majeur des discours.
Depuis la mi-mars, la gestion de crise a pris le dessus sur l’ensemble des autres dossiers politiques. La Chambre a bien continué de fonctionner, y compris lors des trois mois de l’état de crise, mais, en fin de compte, bon nombre de projets de loi sont toutefois restés coincés dans les tuyaux. À partir de la mi-juin, la très grande majorité des textes votés ont concerné la gestion de l’après-état de crise. Lors de la phase la plus aiguë de la propagation du virus, le seul projet majeur validé fut le très contesté accord de libre-échange conclu entre le Canada et l’UE (CETA). Le fait d’avoir fait ratifier ce document en pleine crise constitue toujours un faux pas majeur commis par la coalition au pouvoir.
Les querelles, parfois absurdes, entre opposition et majorité ont marqué les mois de juin et de juillet de façon négative. Les prises de bec entre partis n’aident en rien lorsqu’il s’agit de faire passer les importants appels à la précaution visant à éviter une nouvelle hausse exponentielle des infections.
Le confinement politique devra être levé à son tour en septembre au plus tard. Chacun devra alors rester dans son rôle, sans perdre de vue l’évolution de la pandémie. Or il sera urgent de se repencher sur des projets et textes un peu tombés aux oubliettes. La Constitution, la loi électorale, la réforme fiscale, le droit de la famille, le logement et le climat sont à énumérer dans ce contexte.
David Marques