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Comment allez-vous ?

La pandémie de coronavirus nous a poussés à mener une réflexion sur des questions existentielles. Pour préserver des vies, fallait-il renoncer à un si grand nombre de libertés fondamentales? Une société décélérée n’est-elle pas plus saine que le rythme effréné qui était le nôtre avant le Covid-19? L’apparition de ce virus doit-elle enfin nous pousser à respecter davantage l’environnement naturel?

Alors que le virus est en net recul, du moins en Europe centrale, des éléments de réponses sont déjà tombés. Non, le monde n’a pas choisi l’option de ralentir la cadence. Le stress, les bouchons, la consommation excessive : tous ces phénomènes ont fêté leur retour en grande pompe. L’enthousiasme pour s’attaquer au changement climatique, l’autre crise existentielle à laquelle nous sommes confrontés, reste modéré.

Pour trouver du… positif dans cette crise sanitaire, il faut donc se contenter de peu. Parmi les acquis majeurs figure la mise en avant de la santé mentale, un sujet qui a longtemps été tabou. Désormais, une attention particulière est apportée au bien-être des jeunes. La santé mentale constitue aussi un enjeu majeur dans le monde du travail. La simple question «Comment ça va?», placée au cœur de la campagne de sensibilisation lancée hier par le syndicat de la fonction communale FGFC, peut devenir un facteur essentiel du travail de prévention. Mais encore faut-il que celui qui répond soit sincère et qu’il soit écouté. Il reste donc encore des barrières à franchir pour mieux s’attaquer à ce phénomène sociétal.

À la base, chacun doit s’interroger individuellement sur son bien-être. Comment allez-vous donc, à la sortie de cette pandémie? Les chiffres bruts de la Sécurité sociale font état d’une hausse continue de la prescription de médicaments psychotropes au cours des dix dernières années. Le chiffre est resté stable entre 2019 et 2020. Un pic de consultations de médecins spécialistes a néanmoins été constaté parmi les moins de 50 ans en avril 2020.

Ce bilan plutôt rassurant ne doit pas induire en erreur. Il est acquis qu’il faudra attendre la fin de cette deuxième année de pandémie pour y voir plus clair dans l’impact du Covid sur la santé mentale de la population.

David Marques