Petite impression de déjà-vu, ce mardi, au Comité national de rentrée de l’OGBL. Les responsables syndicaux se sont accordés sur le lancement d’une nouvelle campagne intitulée «Grad elo!» («C’est maintenant!»). L’objectif est d’accentuer la pression sur le gouvernement pour le faire sortir d’une torpeur intolérable aux yeux du premier syndicat du pays. La volonté pour réaliser encore des avancées majeures dans le domaine fiscal ou social d’ici la fin de la législature ne serait plus présente dans le camp de la coalition. Il y a toutefois urgence d’agir, clame l’OGBL, qui a identifié six thématiques clés : le pouvoir d’achat, l’emploi, le logement, la fiscalité, les conditions de travail et la sécurité sociale.
Rétrospective : le 29 septembre 2020, l’OGBL a présenté une campagne intitulée «Notre sortie de crise pour tout le monde». La grave vague d’infections en automne dernier est venue freiner le retour à une plus grande normalité. Les revendications du syndicat sont toutefois restées quasiment identiques à celles formulées hier : réforme du droit du travail, renforcement du pouvoir d’achat, offensive pour contrer la crise du logement, politique fiscale plus juste et pérennisation du système de sécurité sociale.
Comment interpréter ce statu quo? L’OGBL et ses quelque 70 000 membres ne possèdent-ils plus d’assez de poids pour forcer le gouvernement à adopter de nouvelles avancées profitant à la population active? Il serait malhonnête d’établir une telle conclusion. Les résultats obtenus tout au long de la crise sanitaire le prouvent. Généralisation du chômage partiel avec la garantie de toucher au moins le salaire minimum, interdiction de déguerpissements ou aides étatiques sont aussi le résultat de la pression syndicale. Les plans de maintien dans l’emploi signés dans l’aviation et la sidérurgie sont d’autres succès récents.
Il se confirme que la lutte syndicale est un combat de longue haleine. Et même si le rôle des syndicats a pu perdre en importance, les gouvernements successifs respectent le principe des négociations tripartites. Un point de basculement se rapproche toutefois. La multiplication de discours de façade risque de faire s’écrouler la cohésion et la paix sociale.
David Marques