«Cher Monsieur Holtz, la décision aurait été différente si cela avait été votre fille?» Ce texte est rédigé sur une photo du visage tuméfié de l’ex-compagne de Gerson Rodrigues. C’est la victime elle-même qui a, à nouveau, diffusé sur les réseaux sociaux ce terrible cliché, à quelques heures à peine du match de vendredi soir, pour illustrer des coups de l’international luxembourgeois. L’ambiance devait déjà être électrique dans l’enceinte sportive. Cette initiative a rajouté encore un niveau de tension. Car le débat autour de la sélection de l’international après sa condamnation fin avril, en appel, à 18 mois de prison avec sursis pour violence conjugale, a, vous le savez, provoqué un vif débat dans le pays. Débat qui s’est soldé par l’exclusion d’un de nos journalistes d’un point presse du sélectionneur Luc Holtz. Un journaliste qui avait travaillé sur cette décision et s’était montré apparemment un peu trop insistant sur le sujet, au goût du patron de l’équipe nationale.
Effacer celui qui met les pieds dans le plat et qui demande des comptes ou des explications. C’est également ce qui s’est passé dans les travées du stade de Luxembourg. La chasse aux banderoles accusatrices a été lancée par les stadiers. Sur ces bâches, la Fédération luxembourgeoise de football était pointée du doigt. Un groupe de supportrices et supporters ont brandi de larges cartons rouges avant le match et dévoilé des messages tels que «Honte à la FLF», «Vous protégez les coupables, nous défendons les victimes.» Les manifestants avaient protesté devant le stade pour marquer leur conviction sous le regard des autres spectateurs. Une fois dans l’enceinte, l’action a démarré et une grande partie du public a sifflé l’initiative des stadiers. On gomme encore une fois ce qui gêne.
Avec ce qu’il s’est passé vendredi soir, le débat sur la sélection de Gerson Rodrigues en équipe nationale ne va pas se terminer. Loin de là. Il va se poursuivre. Reste à savoir comment la fédération et le monde du football luxembourgeois vont gérer à l’avenir ce dossier. Première question : pour éviter les accusations et les critiques dans les tribunes, est-ce que dorénavant les matches se dérouleront à huis clos?