La panne de son survenue hier à la Chambre des députés frise le ridicule. Alors que le Premier ministre avait déjà entamé depuis un petit quart d’heure sa très attendue déclaration sur l’état de la Nation, Xavier Bettel a été freiné net dans son élan. En cause : un signal défaillant qui empêchait la retransmission du son. Malgré une interruption de séance, les équipes techniques n’ont pas réussi à résoudre le problème dans l’immédiat. Le résultat est un solide couac, qui ne permet en rien de redorer le blason du Parlement, agissant déjà trop souvent à l’ombre des citoyens.
«Est-ce que quelqu’un nous regarde?» Cette question posée il y a douze mois par une députée du CSV lors du débat marathon sur l’état de la Nation témoigne du fait que les élus eux-mêmes savent qu’ils sont parfois contraints à de la figuration. Des discours à rallonge, sans véritable relief, ne permettent en effet pas de redonner de l’intérêt au débat politique. Ce dernier reste pourtant important dans toute démocratie. Une remise en question s’impose donc.
Dans ce contexte, retransmettre les débats en direct sur le site internet de la Chambre des députés est certes important. Il reste aux députés mais aussi aux membres du gouvernement de mieux profiter de cette tribune supplémentaire. Ils auront la chance dès cet après-midi, après que le Premier ministre aura enfin réussi à dresser l’état de la Nation.
En attendant, l’image de marque du Luxembourg, acteur majeur dans le développement des sciences de l’information et de la communication, a été égratignée. Le discours annuel du chef du gouvernement est en effet suivi à plus grande échelle, y compris par le corps diplomatique présent hier en nombre à la Chambre des députés. Les représentants des ambassades étrangères ont été obligés de plier bagage tout comme le gouvernement et les députés, sans oublier la presse.
Ce chômage technique, imposé par une bête panne de son, est regrettable à bien des égards. Il reste à espérer que les bonnes leçons seront tirées de cet épisode inédit.
David Marques (dmarques@lequotidien.lu)