Aujourd’hui, nous allons parler chiffres et automobile. Ce ne sont certainement pas mes deux sujets favoris, loin de là, mais la tenue du 61e Autofestival, lautofestival, apporte son lot de questions.
Les chiffres, d’abord. Avec 678 voitures pour 1 000 habitants, le Luxembourg présente la deuxième densité automobile la plus élevée en Europe derrière l’Italie. C’est simple : au 1er janvier 2024, le parc automobile luxembourgeois comptait 550 580 véhicules. Pour un peu plus de 668 000 habitants. Un ratio énorme (le plus élevé en comparaison avec la France ou l’Allemagne par exemple) qui s’explique.
Par le flux conséquent de travailleurs frontaliers déjà, mais aussi par l’emploi toujours plus important de voitures de société. Le secteur ne semble donc pas spécialement en péril, malgré la gratuité des transports publics instaurée le 1er mars 2020.
Un choix délibéré ou un manque d’alternatives? Les employés du secteur automobile vous diront que le Luxembourgeois aime les belles bagnoles et que la longévité de ce rendez-vous annuel qu’est l’Autofestival en est la preuve. D’autres restent persuadés que si des alternatives «globales et cohérentes» à la voiture étaient mises en place, les Luxembourgeois changeraient alors leur fusil d’épaule.
Il faut dire que le pays possède tous les atouts pour cela : une petite taille géographique, une densité de population relativement faible, un environnement propice à l’innovation… Reste à ouvrir la voie en dehors des grandes villes et de la capitale aussi. C’est en effet dans le milieu rural que les besoins automobiles sont les plus forts. Et c’est surtout là que les solutions de rechange manquent actuellement.
Une transition est possible, oui, mais elle ne pourra être opérée qu’avec une étroite collaboration entre les pouvoirs publics, les entreprises et les citoyens. Ce n’est qu’à ce moment-là que nous connaîtrons vraiment les sentiments des Luxembourgeois à l’égard de la voiture : amour ou simple nécessité ?