Après la France et l’Autriche, le Luxembourg est venu s’ajouter à la liste – loin d’être exhaustive mais il serait trop long de tous les citer – des pays européens victimes des agissements des services de renseignement allemands (BND) pour le compte de l’agence de sécurité américaine NSA.
En Europe, il est de bon ton de critiquer le Royaume-Uni en le qualifiant de «valet» des États-Unis, mais les révélations de ces dernières semaines poussent à se demander si l’Allemagne ne serait pas le véritable cheval de Troie américain en Europe.
Que la première puissance mondiale passe son temps à espionner la planète entière – alliés y compris – n’a rien de véritablement surprenant. Mais que la première puissance européenne se transforme en vulgaire supplétif de Washington apparaît quasiment comme une insulte à l’idée d’Union européenne.
«L’espionnage entre amis, ça ne se fait pas», avait déclaré Angela Merkel en 2013, après les révélations sur une possible écoute de son téléphone portable par la NSA. Cette petite phrase pourrait aujourd’hui se retourner contre elle. Mais les dirigeants des pays concernés ne semblent pas s’offusquer plus que cela – en tout cas publiquement – d’une possible trahison d’un allié historique.
Par exemple, le président français, François Hollande, a simplement assuré, hier, faire «pleine confiance» aux autorités allemandes pour «établir la réalité» dans l’affaire des écoutes auxquelles se serait livré le BND sur de hauts fonctionnaires français.
De surcroît, à ces révélations embarrassantes viennent s’ajouter celles concernant la base américaine de Ramstein en Rhénanie-Palatinat. Cette base, en servant de relais satellite primordial, serait un rouage essentiel des attaques de drones que mènent les Américains au Pakistan, en Afghanistan ou encore au Yémen, au nom de la lutte contre le terrorisme. Cette campagne aérienne aux résultats plus que douteux a provoqué la mort de très nombreux civils, ce qui aboutit pour les Occidentaux – et donc pour les Européens – à se créer de nouveaux ennemis.
Il serait peut-être temps pour nos amis allemands de reconsidérer leur collaboration avec l’Oncle Sam.
Nicolas Klein (nklein@lequotidien.lu)
wow pas mal, de continuez comme sa Wow, beaucoup d’information, qui m’a bien aider.