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Chaud devant

L’image fait partie de l’inventaire de chaque rentrée politique et sociale. «L’automne sera chaud», clament année après année les syndicats, mais aussi certains partis. Ils ne font pas allusion aux moyennes de température qui ne cessent d’augmenter, mais bien aux bras de fer qui se profilent à l’horizon. L’adversaire est pratiquement toujours le gouvernement, peu importe sa composition. Visiblement, les dossiers chauds ne manquent jamais après les vacances d’été, même s’il faut savoir faire la part des choses.

Qu’en est-il de cet automne 2024? Cette rentrée est particulière, car il s’agit de la première de l’exécutif formé depuis novembre dernier par le CSV et le DP. Plusieurs ministres sont attendus au tournant, à commencer par le chef du gouvernement, Luc Frieden, suivi de Martine Deprez, en charge de la Sécurité sociale. Tous les deux seront des chevilles ouvrières dans le débat qui sera lancé dans les jours à venir sur une possible réforme des pensions. Un autre membre de l’alliance CSV-DP dont l’action sera scrutée de plus près est le ministre des Finances, Gilles Roth, qui déposera mercredi prochain le projet de budget de l’État pour 2025. Le ministre de la Famille, Max Hahn, devra enfin ficeler son plan d’action pour lutter contre la pauvreté. Serge Wilmes aura à négocier le prochain accord salarial avec la fonction publique, tandis que Georges Mischo est censé se montrer plus concret sur des réformes du droit du travail, à commencer par les lois régissant les conventions collectives.

Les syndicats dressent d’ores et déjà des lignes rouges. Une préoccupation majeure est l’attaque redoutée contre le système de pensions. La ministre de tutelle continue de mettre en avant le large processus de consultation. Martine Deprez va d’ailleurs présenter ce matin les contours de cette entreprise visant à assurer la «viabilité à long terme de notre protection vieillesse». Aucune conclusion hâtive ne sera tirée, assure-t-elle. Le chantier s’annonce long et épineux. Et il ne sera pas le seul à pouvoir constituer un piège pour le gouvernement.

Au vu des enjeux, il sera important que les débats à venir entre partenaires sociaux, mais aussi entre majorité et opposition, ne se transforment pas en dialogue de sourds.