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Chassez le naturel

Les habitants du Grand-Duché aiment se retrouver, faire la fête tous ensemble chez l’un ou chez l’autre, se serrer les uns contre les autres dans les cafés ou les restaurants pour discuter et parfois se disputer jusqu’à tard dans la nuit. Est-ce un défaut ? Oui, maintenant avec la crise du coronavirus, c’en est un !

Rien n’y fait. Depuis le déconfinement, les abus se multiplient à travers tout le pays. Non-respect des distanciations sociales, envie de prolonger la fête au-delà des heures légales, de se retrouver en nombre comme avant… Les policiers ont encore eu du travail pour discipliner les noctambules ce week-end. Et il y a fort à parier, qu’à la fin de cette semaine, le même manège se produise encore et que les amendes pleuvent à nouveau sur ceux qui ont fait fi des heures de fermeture ou des gestes barrières.

Pourtant, le message répété par le gouvernement est clair : la maladie est toujours là à l’affût et il faut rester mobilisé pour éviter une recrudescence des malades. Il est vrai que les chiffres des contaminations au Grand-Duché, qui tombent jour après jour, interpellent. La semaine dernière, le Premier ministre, Xavier Bettel, et Paulette Lenert, la ministre de la Santé, ont martelé leur message de prudence notamment concernant les fêtes privées prenant en exemple ce cluster de 24 malades infectés lors d’une seule soirée. Une nouvelle loi doit tenter, encore une fois, de discipliner les habitants concernant ces rassemblements festifs. Mais soyons clair : que cela va être compliqué ! C’est véritablement un effort contre-nature qu’il faudra faire lors de ces soirées familiales ou amicales : se tenir à distance, éviter de se toucher… Et que dire des cafés et restaurants visés aussi par un avertissement du gouvernement concernant les conditions d’accueil du public. Chassez le naturel, il revient au galop… un peu comme le coronavirus finalement. Mais qui veut replonger le pays dans le silence, comme ce fut le cas durant deux mois et demi ?

Laurent Duraisin