La manifestation des personnes opposées au Covid Check a rassemblé plusieurs centaines de personnes dans les rues de la capitale samedi. Encore. Cette fois, le cortège a été beaucoup plus pacifique et s’est infiltré jusqu’au centre-ville de Luxembourg sous bonne garde de la police. La circulation a été ralentie, les badauds ont jeté un coup d’œil avant de reprendre leurs courses de Noël… et puis c’est à peu près tout.
Le capital sympathie envers les manifestants n’augmente pas au Grand-Duché et il semble que leur message, souvent cacophonique et macérant dans les théories parfois grotesques des réseaux sociaux, soit toujours aussi inaudible. Pas uniquement par le gouvernement, mais par l’écrasante majorité de la population.
Une nouvelle manifestation a été annoncée sur les réseaux sociaux pour ce samedi. Oui, nous serons le 25 décembre et la capitale risque d’être relativement calme en ce jour de Noël. Pas sûr que les manifestants soient cette fois-ci entendus par qui que ce soit dans les rues désertes. Peut-être par les policiers qui les surveilleront de près une nouvelle fois ?
Ce mouvement va devoir vite se réinventer pour trouver des actions plus constructives. L’émergence d’un nouveau parti a été abordée, mais cela est-il viable alors qu’une partie non négligeable des protestataires pointent du doigt ce «système» qui les écrase et leur force la main.
Veulent-ils vraiment intégrer ce monde qu’ils détestent tant en participant à des élections ou en élisant des représentants officiels de leur mouvement ? D’autant plus qu’ils sont divisés : certains préfèrent toujours le principe de la guérilla pacifique et le cortège improvisé de samedi dans le centre-ville en est l’exemple.
Mais peut-on faire avancer son message en bloquant des rues, en criant des slogans ? C’est véritablement l’impasse aujourd’hui pour ces manifestants concernés aussi par un risque de radicalisation extrême de certains de ses membres.
L’épilogue n’est pas encore écrit concernant cette contestation insolite pour le pays. Espérons qu’il ne sera pas ponctué de violences.
Laurent Duraisin