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Changement durable

La période de canicule que nous avons vécue cette semaine ne laisse augurer rien de bon pour cet été. Le déficit pluviométrique qui sévit depuis cet hiver a obligé le gouvernement à mettre en œuvre il y a quelques semaines des mesures pour préserver l’approvisionnement en eau potable. Mercredi, le ministère du Développement durable et des Infrastructures a tiré la sonnette d’alarme concernant l’état des eaux de surface. La faune et la flore vivant dans les rivières et ruisseaux du pays ont particulièrement pâti de la période de fortes chaleurs.

L’ensemble des cours d’eau du pays sont actuellement bien en dessous de la moyenne des valeurs minimales des dix dernières années. Et ne parlons pas du risque d’incendie dans les forêts grand-ducales, qui est dorénavant très élevé. Et ce ne sont pas quelques orages localisés qui vont permettre de changer la situation durablement. Quoi que nous réserve l’été, le pays, comme tous ses voisins européens, devra rester sur le qui-vive et adopter de nouveaux réflexes. Plan canicule (lancé après la canicule meurtrière de 2003), appels à la vigilance répétés auprès de la population, demandes de changer ses habitudes pour s’accommoder de la chaleur… Toutes ces initiatives, qui pouvaient être considérées comme exceptionnelles il y a quelques décennies, ne le sont plus vraiment aujourd’hui. Il suffit de se pencher sur les différents records de chaleur enregistrés au Grand-Duché par la station météo du Findel.

Ils ont quasiment tous eu lieu en ce début de XXI e siècle. Et ces records devraient continuer à être battus selon les sombres prédictions des spécialistes du climat. Une nouvelle façon d’appréhender l’environnement qui nous entoure se façonne année après année à cause de ce climat «tempéré» qui est en train de se dérégler. Et il nous faut changer durablement nos habitudes, que cela nous plaise ou non. Peut-être que dans dix ans les logements vendus au Grand-Duché seront obligatoirement climatisés, peut-être que les plantes cultivées dans nos champs devront changer, peut-être que pour préserver l’eau les appels à la responsabilité civique se transformeront en rappels à la loi…

Laurent Duraisin (lduraisin@lequotidien.lu)