S’il y a bien un défaut qui est propre à de nombreux politiques, c’est de se contenter d’être dans la réaction. Dernier exemple en date : après l’attentat perpétré avec un camion-bélier à Berlin, des blocs de béton ont poussé comme des champignons le long de bon nombre de marchés de Noël, que ce soit en Allemagne ou en France mais aussi au Grand-Duché. La mise en place de ces dispositifs supplémentaires est devenue la réponse majeure des autorités pour signaler à leurs citoyens qu’elles veillent bien sur eux. Cette mesure arrive non seulement trop tard, mais elle masque aussi un problème fondamental.
Le scénario d’une attaque avec un camion-bélier n’est plus neuf depuis l’attentat du 14 juillet à Nice. Aujourd’hui, les terroristes travaillent avec des moyens bien plus basiques pour semer la mort et la peur. On est loin des scénarios sophistiqués qui se trouvaient à la base des attaques du 11-Septembre. Le principal souci reste pourtant le même : comment prévenir ces attentats ?
Si depuis les attaques de 2001 bien des choses sur le plan sécuritaire ont changé, les services secrets semblent, eux, malgré la collecte massive de données, toujours trop défaillants. Des leçons bien plus pratiques ne sont également pas tirées. Si après Nice, les blocs de béton ont une première fois poussé comme des champignons, cette attaque semblait déjà être loin au moment d’ouvrir les marchés de Noël. La menace qui pesait sur ces lieux symboliques n’y a rien changé.
Pour être clair : on ne plaide pas ici pour des événements confinés. Des concepts de sécurité équilibrés sont néanmoins nécessaires. Le plus déplorable est cependant que les grands décideurs politiques ne semblent pas disposés à s’attaquer aux vraies raisons qui génèrent cette haine aveugle contre l’Occident. Au lieu de venir en aide aux centaines de milliers de gens qui périssent à nos portes, l’UE se focalise sur le renforcement de sa forteresse.
La solution à ce problème complexe ne peut donc pas se limiter à blâmer – aveuglément aussi – les réfugiés. Chacun a une responsabilité à porter.
David Marques