La liste ne cesse plus de s’allonger. Depuis le début de son second mandat, le gouvernement tricolore multiplie les «affaires». Ce terme est vite, parfois trop vite, employé. Il faut néanmoins constater que plusieurs ministres se sont pris les pieds dans le tapis en raison de faits quelquefois assez farfelus, mais souvent assez graves pour que la Chambre, ou du moins l’opposition, réclame que toute la lumière soit faite.
À plusieurs reprises, Carole Dieschbourg s’est retrouvée sous le feu des critiques. Le rebondissement judiciaire de l’affaire Gaardenhaischen, en mai dernier, a finalement forcé la ministre de l’Environnement à démissionner. L’affaire SuperDrecksKëscht (SDK) est un autre dossier épineux laissé par la ministre démissionnaire à sa successeure, Joëlle Welfring.
Hier, à la Chambre, le Parti pirate a annoncé vouloir dénoncer au parquet de susceptibles faits de conflit d’intérêts et de corruption, voire de prise illégale d’intérêts. Au cœur de ces lourds reproches se trouve l’ancien directeur de l’administration de l’Environnement, Robert Schmit, qui aurait taillé sur mesure la soumission pour permettre à la société OSL, détenue par un ami proche, Hans-Peter Walter, de décrocher la gestion de la SDK. CSV, ADR et déi Lénk ont, eux aussi, soulevé de lourdes critiques dans ce dossier. La régularisation ex post du financement de la SDK, votée hier, n’a en rien permis de calmer les ardeurs. Les élus de l’opposition ne sont pas prêts à lâcher l’affaire.
Hier soir, on a retrouvé la réticence de la majorité à accepter la mise en place de commissions d’enquête parlementaire afin de lever tous les doutes entourant une affaire politique. Il n’est pas tout à fait erroné d’affirmer qu’une frange de l’opposition considère cet instrument comme une chambre de mise en accusation d’un ministre. Ce n’est pas son rôle. Mais il est tout aussi clair que le blocage éternel ne peut plus durer. Le fait que, une fois la nouvelle Constitution en place, il suffira de 20 députés pour demander une telle commission ne donne pas davantage de crédit à la coalition. Une plus grande ouverture, indépendamment des faits reprochés, est indispensable pour enlever au Parlement l’image d’une chambre noire.