C’est notre destin

Les deux évènements de la semaine dernière, G7 et OTAN, ont permis à Emmanuel Macron de faire ses premiers pas sur la scène internationale. Il avait manifestement préparé sa rencontre avec Donald Trump, car la presse américaine s’est délectée de sa poignée de main musclée. Celle-ci lui a permis de prendre l’ascendant sur l’Américain qui s’est retrouvé sur le banc de touche. On s’est également amusé de l’image où Donald Trump ouvre les bras quand Macron bifurque au dernier moment pour saluer en premier Angela Merkel. Petit, mais du niveau que le populiste peut comprendre, lui dont l’ego est démesuré. Dans un contexte où les États-Unis et la Grande-Bretagne ont fait le choix de l’isolationnisme, la chancelière allemande, Angela Merkel, en a profité pour déclarer qu’ «il faut prendre notre destin entre nos mains» sans compter dorénavant sur les alliés historiques américain et britannique.

La phrase est forte pour celle que l’on considère souvent comme étant à la tête de l’Europe. Il vaut mieux en effet compter sans les États-Unis, au moins jusqu’à la fin du mandat de Donald Trump, même chose pour les Britanniques qui auront besoin de quelques années pour se positionner dans le monde en tant que nation livrée à elle-même. C’est paradoxalement une bonne nouvelle pour l’Union européenne.

Le fait de se concentrer sur notre union au détriment des deux partenaires historiques va permettre aux Européens de faire un examen de conscience. Pourquoi nous nous sommes embarqués dans ce destin commun, et surtout réaliser que face aux deux autres, l’UE est plus forte unie. Après des mois de crise, le Brexit, qui devait signer la mort d’une UE affaiblie, devrait au contraire en ressortir plus solide. Donald Trump et Theresa May avaient l’air bien isolés au milieu des autres dirigeants qui affichaient leur complicité. À voir si le couple franco-allemand arrive à donner une nouvelle impulsion. En tout cas, du côté allemand, Angela Merkel a déjà entrouvert la porte…

Audrey Somnard