Quand la bise fut revenue, claquant joue contre joue, les cigales déconfinées chantèrent tout l’été pour refermer la parenthèse désenchantée. L’on croyait alors le virus évanoui dans ce souffle estival. Tombés, les gestes barrières ! Envolée, la distanciation sociale ! Et le masque, au fond du sac ! Que d’insouciance qui vient aujourd’hui nous fouetter le visage. Rappel cinglant que la légèreté de l’être peut avoir de lourdes conséquences.
Pris au dépourvu, le Luxembourg fourmilla d’idées pour contenir la réaction épidémique. Or à vouloir bien faire, on en fait parfois trop. Avec sa campagne de dépistage massif, le gouvernement partait d’une bonne intention. Mais, on le sait, l’enfer est pavé de bonnes intentions et l’enfer, c’est les autres. Ces pays européens qui désormais taxent le Grand-Duché de zone à risque.
Ses résidents ne sont pourtant pas moins disciplinés que leurs voisins. «Le Luxembourg a commis l’erreur de vouloir tester tout le monde», nous confiait récemment un praticien hospitalier du CHR Metz-Thionville. «Et plus on cherche, plus on trouve…»
Cela s’entend. Sauf que ne pas chercher revient à laisser les personnes atteintes – en particulier celles dites asymptomatiques – se balader dans la nature et contaminer à tout bout de champ. «Ce n’est pas un problème dès lors que les gens respectent les gestes barrières et portent un masque, nous a rétorqué le médecin. C’est de cette manière que la population sera immunisée.»
C’est donc simple comme bonjour (de loin, bien sûr). L’immunité collective passe nécessairement par la responsabilité individuelle, ne nous en déplaise. Se protéger et protéger les autres, tout un chacun en est fort aise. Car on pourra se raconter toutes les fables que l’on veut, au final, c’est toujours le geste qui compte.
Alexandra Parachini