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Casse-tête énergétique

La question fait désormais partie intégrante des conversations : «Et toi, est-ce que tu as déjà mis le chauffage ?». Avec des températures qui, la nuit, commencent à avoisiner les zéro degré, la plupart des personnes interrogées répondent désormais par l’affirmative. C’est d’ailleurs totalement compréhensible.

Dans ce contexte, il n’est pas anodin de rappeler que les gouvernements ne forcent personne à couper le chauffage. L’enjeu majeur de cet hiver 2022/2023 qui approche à grands pas est d’utiliser l’énergie à bon escient. Le mot d’ordre doit être de ne pas inutilement chauffer ou éclairer des pièces non occupées. D’ailleurs, qu’il ait fallu que la Russie mène une guerre énergétique contre l’Europe pour que ce genre de réflexe soit de rigueur interpelle.

Au Luxembourg, les citoyens et les entreprises ont la chance de vivre dans un État dont les finances publiques permettent de ficeler un paquet d’aides pesant 1,1 milliard d’euros, voire 2,5 milliards en tenant compte des mesures prises au printemps, pour réduire l’impact de la crise énergétique. L’hyperinflation frappe de plein fouet le Vieux Continent.

L’Allemagne se trouve également dans une position assez confortable. Grâce à leur statut de quatrième puissance économique mondiale, nos voisins d’outre-Moselle ont la capacité de mobiliser du jour au lendemain une enveloppe de 200 milliards d’euros pour plafonner les prix de l’énergie. Ce qui est valable pour les citoyens allemands ne l’est pas forcément pour les habitants des autres pays membres de l’UE.

Vendredi, le commissaire européen Thierry Breton a souligné l’importance de déterminer comment offrir aux États qui ne disposent pas des marges de manœuvre de l’Allemagne ou du Luxembourg la possibilité de soutenir, eux aussi, leur population.

Au moins un accord a-t-il été trouvé pour reverser une partie des «superprofits» des producteurs d’énergie aux ménages et entreprises confrontés à l’explosion des factures. Par contre, un mécanisme de plafonnement des prix à l’échelle des 27 fait encore défaut. Il sera primordial de résoudre ce casse-tête énergétique pour éviter toute division au sein de l’UE. Vladimir Poutine n’en demanderait pas tant.