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Camping Paradis ?

«Tu as fait le dossier sur le camping, tu fais l’édito sur le camping !» J’obéis à mon chef et je m’y colle, sauf que mes connaissances en matière de camping se limitent au premier volet de la très franchouillarde trilogie cinématographique de Fabien Onteniente et aux files de caravanes hollandaises dépassées sur les autoroutes. Je n’y ai jamais mis les pieds.

Apéros au pastis jusqu’à plus soif, sanitaires communs, élections de Miss Camping, voisin de caravane en bob publicitaire ramassé au passage de la caravane du Tour de France 1983, tout cela je ne connais pas. Sont-ce des clichés, des caricatures de vacances pour fauchés ou prolétaires ? Ou bien y a-t-il un fond de vérité dans ces images ? Le camping doit avoir un charme caché puisque tellement de monde le pratique. L’argument principal ne peut pas seulement être financier sinon on n’aurait pas inventé le glamping, une version upgradée du camping. Hébergement plus chic, meilleure literie, sanitaires privatifs… Le glamour et des tarifs plus élevés gomment sur le papier les effets rébarbatifs du camping et le rendraient presque chic. Miss Glamping a des extensions en vrais cheveux et boit des spritz dans un transat de marque suédoise.

Je me moque, mais des générations de gamins ont pu voir la mer grâce aux vacances au camping. Cet été encore, ils ont pu s’échapper alors que les conditions de voyage à l’étranger sont compliquées par le Covid-19. À défaut de prendre le large, certains sont partis à moindre frais à la découverte de leur pays. «Les campings sont désormais confortables, ils restent conviviaux et permettent de décompresser et de faire de nouvelles rencontres pour un coût abordable», affirme un spécialiste. On va le croire sur parole.

En Suède, en Norvège et en Finlande, le camping sauvage est même autorisé en pleine nature. Au calme, loin des courses en tongs. La vraie liberté du bourlingueur.

Sophie Kieffer