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Camouflet pour Téhéran

Le monde retient son souffle. Encore une fois. Le chef du Hamas, Ismaïl Haniyeh, a été tué dans une frappe, vraisemblablement israélienne. L’État hébreu n’a pas confirmé son implication et ne la confirmera jamais. Ismaïl Haniyeh n’a pas été tué n’importe où. Il a été éliminé à Téhéran, en Iran. Il venait d’assister à l’intronisation du nouveau président de la République islamique. Allié du régime, il était l’un des invités de marque de la cérémonie. Quelques heures plus tard, après qu’il eut salué la foule devant les caméras, une bombe tombait sur son lieu de résidence. C’est un véritable camouflet pour le régime des mollahs. Depuis la sanglante attaque du 7 octobre menée par le Hamas et la terrible réplique de l’armée israélienne à Gaza, Téhéran tente de fédérer autour de lui un «axe de la résistance», qui est, pour Israël ou les États-Unis, plutôt un «axe du mal». Hamas à Gaza, Hezbollah au Liban, milices pro-iraniennes en Irak, unités en Syrie, Houthis au Yémen… les troupes alliées sont nombreuses. Mais apparemment, la République islamique n’arrive même pas à protéger ses plus proches amis invités au cœur de sa capitale!

Ce n’est pas la première fois que l’Iran perd la face. Après un bombardement, israélien, de son consulat à Damas, les forces du pays avaient mené la charge en envoyant plus de 300 drones et missiles sur l’État hébreux. Finalement, 99 % des projectiles avaient été interceptés par Tsahal et son dôme de fer. L’offensive avait été spectaculaire et peu efficace. Aujourd’hui, Israël a vraisemblablement frappé au cœur de la capitale iranienne sans que les gardiens de la révolution ne puissent l’éviter. De quoi fragiliser la grande confiance de l’Iran dans ses capacités à faire trembler toute la région.

La mort d’Ismaïl Haniyeh était de toute façon programmée, même s’il participait aux négociations pour un cessez-le-feu à Gaza avec des représentants d’Israël. L’État hébreux ne pouvait laisser en vie le chef du groupe terroriste responsable de la pire attaque sur son sol. Aujourd’hui, où va le Proche-Orient? Il ne prend pas le chemin de la paix, c’est certain.

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