Brexit : le couvre-feu est imminent

Le Premier ministre britannique, Boris Johnson, se trouve dos au mur. L’échec des négociations avec l’Union européenne sur un futur accord commercial pourrait constituer le coup de grâce pour l’économie du Royaume-Uni, déjà plombée par la crise sanitaire. Le PIB connaît une chute historique de plus de 20%. Le divorce sans consentement mutuel avec l’UE pourrait s’avérer encore plus coûteux sur le long terme que la pandémie. Une étude du centre de recherche «The UK in a Changing Europe» évalue en effet à 5,7% l’impact sur le PIB sur une quinzaine d’années par rapport au niveau actuel, contre 2,1% pour le coronavirus.

Londres semble prendre tout doucement conscience de l’enjeu. En milieu de semaine dernière, les négociations commerciales post-Brexit ont enfin repris. Dimanche après-midi, il a été annoncé que les pourparlers allaient se poursuivre jusqu’à mercredi dans la capitale britannique, avant de passer à Bruxelles dès jeudi.

Dans l’interview qu’il nous accorde ce lundi, l’eurodéputé Christophe Hansen s’est voulu assez optimiste quant à une issue positive des négociations. «Le calme règne, ce qui est bon signe pour la teneur des négociations qui sont engagées», fait remarquer le rapporteur du Parlement européen pour l’accord post-Brexit. Un délai supplémentaire a d’ailleurs été demandé à l’assemblée européenne par le négociateur en chef, Michel Barnier, afin de finaliser les négociations.

Malgré les avancées de ces derniers jours, «on est encore loin d’un accord», ont indiqué dimanche plusieurs sources à l’AFP. Le couvre-feu est toutefois imminent. Le Parlement européen donne jusqu’à début novembre aux négociateurs pour soumettre un texte d’accord aux députés. Christophe Hansen mise sur un résultat qui «ressemblera à une négociation de marchands de tapis, qui pourra être vendu par chaque camp comme une victoire». Il s’agirait d’une solution à l’européenne. Le camp britannique a tout intérêt à la saisir.

David Marques