Depuis le début, le Brexit est un énorme gâchis. L’arrivée de Boris Johnson à Downing Street ne risque pas d’arranger les choses. Le futur Premier ministre britannique reste décidé à respecter la date butoir et à sceller la sortie du Royaume-Uni de l’Union européenne le 31 octobre. Mais à quel prix ?
Boris Johnson était un des leaders de la campagne référendaire de 2015 pour forcer le Brexit. La popularité de l’ancien maire de Londres était peut-être même le facteur clé pour que les Britanniques disent oui au divorce avec Bruxelles. Mais comme bien d’autres acteurs majeurs ayant promu la séparation avec l’UE, Boris Johnson a disparu du devant de la scène après le 23 juin 2015. Il a dû se rendre à l’évidence que voter pour le Brexit était simple. Le réaliser sans perdre la face s’annonçait cependant bien plus compliqué.
Les conditions du divorce, difficilement négociées pendant 17 mois entre Theresa May et la Commission européenne, continuent à être sabotées par les courants les plus radicaux, dont Boris Johnson fait partie. Le fait qu’il ait fait partie du gouvernement de la Première ministre sortante n’a pas réussi à faire changer d’avis l’ancien ministre des Affaires étrangères. Il continue de croire dur comme fer que l’Union européenne va finir par plier et accorder de nouvelles concessions au Royaume-Uni.
Aussi bien la prochaine Commission européenne dirigée par Ursula von der Leyen, que les 27 chefs d’État et de gouvernement, ont tout intérêt à rester de marbre. Même un nouveau report de la date butoir serait une concession de trop, accordée à un Boris Johnson, qui n’a jamais semblé prendre trop au sérieux les lourdes conséquences d’un Brexit dur.
Celui qui a toujours rêvé de devenir Premier ministre du Royaume-Uni doit désormais assumer son nouveau rôle et agir dans l’intérêt de sa population. En restant têtu, Boris Johnson risque en effet de vivre un court mandat. Tant le Royaume-Uni que l’UE ont besoin de stabilité. Il est donc temps de lancer haut et fort : finie la rigolade !
David Marques