Accueil | Editoriaux | Braz, le bouc émissaire

Braz, le bouc émissaire

Après avoir vécu un premier mandat plus ou moins calme, le ministre de la Justice, Félix Braz, se trouve actuellement sous le feu des critiques. Manque de transparence dans l’affaire du «casier bis», arrogance et absence de respect pour les partis de l’opposition : les accusations formulées à l’encontre du nouveau vice-Premier ministre se sont multipliées lors ce ces deux derniers mois.

L’euphorie qui s’était dégagée après les élections législatives du mois d’octobre 2018 semble bien loin. Déi gréng et son équipe gouvernementale étaient sortis grands vainqueurs d’un scrutin qui a permis de reconduire la coalition tricolore. Félix Braz est resté aux manettes du ministère de la Justice.

Entre 2009 et 2013, l’ancien échevin eschois est souvent resté discret, jugeant que son poste de ministre de la Justice demandait un certain recul et une certaine sérénité. Confronté aujourd’hui à une opposition qui n’est pas prête à le lâcher sur le dossier des nébuleux fichiers et registres de la justice, Félix Braz devra changer d’attitude.

Lors du récent débat marathon à la Chambre des députés sur la protection des données, le ministre de la Justice a pensé avoir gagné une bataille. Mais certaines déclarations hasardeuses lui ont valu un acharnement supplémentaire de la part du CSV. Les députés Laurent Mosar et Gilles Roth ont raison de pousser le gouvernement dans ses retranchements pour faire toute la lumière dans cette affaire politique, ayant marqué les six premiers mois de la nouvelle législature. Les élus chrétiens-sociaux se font toutefois aussi un malin plaisir d’attaquer l’homme. S’agit-il peut-être d’une revanche tardive en raison du mariage avorté entre le CSV et déi gréng après les dernières législatives?

Quoi qu’il en soit, Félix Braz, et avec lui le ministre de la Sécurité intérieure, François Bausch, devront riposter dès la rentrée. Le travail sur les textes pour compléter la législation sur les banques de données de la police et de la justice devront prendre le dessus. Il s’agit du seul moyen pour ne pas rester le bouc émissaire de l’opposition.

David Marques