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Black Friday pour le climat

Dans les années 60, le plastique était démocratique. Alors on a produit et produit et acheté et acheté des produits de moins en moins chers. Tout le monde pouvait se les offrir. Même les ménages les plus modestes pouvaient devenir des consommateurs. Alors on a consommé et consommé encore et encore. Et on a produit encore et encore. De moins en moins cher et de plus en plus. Au point de créer un monstre de dépendances à l’argent et à la possession au mépris de l’éthique, des droits humains et de l’écologie.

Ce monstre, pour satisfaire nos dépendances et besoins irrépressibles a lancé les paiements par crédit et développé sans relâche de nouvelles addictions pour faire consommer encore plus. Les modes ne se déclinent plus uniquement en printemps/été et automne/hiver. Le marketing et la publicité vendent du rêve, de l’inaccessible à portée de main. Il faut faire consommer, combler les vides des conditions humaines. Le plastique et ses dérivés sont acheminés de par le monde, tous les jours, partout, afin que les rayons des magasins soient bien remplis pour ne pas frustrer les consommateurs. Les camions envahissent les autoroutes, les camionnettes de livraison les centres-villes, les cargos les océans.

On achète et comme ce n’est pas cher, on jette et on rachète. C’est tellement simple! Il suffit de tendre une carte en plastique à la vendeuse. Même plus besoin de retenir un code. La satisfaction est énorme. Et puis, il y a les soldes! Le climax de l’année de tout consommateur. Le signe «%» rend boulimique. C’est parfois à vomir. À part quand il s’agit d’achats raisonnés, quand on ne consomme pas pour le plaisir de consommer, quand on réfléchit aux conséquences de son achat. Prenez Amazon, par exemple, la caverne d’Ali Baba des accros. On y trouve de tout 24 h/24 et si l’achat ne convient pas, rien de plus simple, on peut le renvoyer avec tout ce que cela implique d’allers et de retours.
Vendredi, c’était le Black Friday, summum de la vulgarité faite consommation, et des jeunes manifestaient pour sauver la planète devant la Chambre des députés. Quelle ironie !