Les caisses sont vides. La Maison-Blanche est fauchée et ne pourra bientôt plus financer l’effort de guerre ukrainien, a lâché Washington il y a quelques jours. La faute aux Républicains qui retiennent les cordons de la bourse, accusent les Démocrates. Discours de façade. Ces derniers n’ont en réalité plus franchement envie de mettre la main au portemonnaie. Parce que faire les poches des contribuables devient particulièrement difficile à justifier quand s’ouvre une année électorale. Quand les opinions publiques peinent à comprendre pourquoi les dollars s’envolent outre-Atlantique, tandis que le pays risquait encore la banqueroute il y a peu.
Volodymyr Zelensky, lui-même, semble avoir perdu ses illusions. Mardi, à la dernière minute, il a annulé sans explication son intervention prévue devant le Congrès. Et la semaine dernière, il concédait qu’une reprise du Donbass, sous le feu des bombardements depuis plus de neuf ans, n’est plus à portée de canon.
Tous sentent désormais que l’impasse ne trouvera d’issue qu’autour d’une table de négociations, où Kiev sera forcée de renoncer à ses territoires occupés. Sans les milliards américains, c’est terminé. Car les Européens se défileront dans la foulée. Quand bien même après avoir promis un soutien «aussi longtemps que nécessaire». Aussi longtemps que les États-Unis règleraient la facture, fallait-il lire entre les lignes. Tant pis pour l’orgueil occidental face à Poutine. Ce ne serait pas la première fois que le monde «libre» capitule et se ridiculise. Rappelons que la vague de sanctions était censée couler l’économie russe. Ce n’est pas pour autant que les belles Mercedes et autres BMW ne circulent plus dans les rues de Moscou. Le Kremlin est passé maître dans l’art de se procurer des pièces détachées allemandes via ses alliés, pour ce seul exemple.
Joe Biden, en quête de popularité, a parfaitement compris qu’il est temps d’arrêter les frais. Son seul levier pour retrouver un peu de crédit auprès de citoyens peu enclins à lui confier un nouveau mandat. L’heure est maintenant au bilan comptable. Et le président sait déjà qu’il payera sans doute cher l’idée que, finalement, l’argent aura été jeté par les fenêtres de la Maison-Blanche.
Alexandra Parachini