La rentrée scolaire 2017 sonnera le glas des cours de religion et de morale, avec l’introduction du cours «Vie et société» dans les classes de l’enseignement fondamental, du Centre de logopédie et de l’éducation différenciée.
Si les enfants, dont les plus jeunes, ne se rendront pas forcément compte de ce changement de paradigme, les professeurs de religion, eux, s’y retrouveront-ils ? Bien qu’ils sachent depuis plusieurs mois à quelle sauce ils seront mangés, dans le contexte de l’offre de reprise par l’État, trouveront-ils, justement, leur place dans les nouvelles tâches qui leur ont été imposées ? Ou se retrouveront-ils, au contraire, complètement déboussolés par cette réorientation professionnelle ?
La question mérite d’être posée, alors que le ministre de l’Éducation nationale a rappelé, lundi, quelles seraient les modalités de leur réaffectation. Car l’État a tout prévu et n’entend certainement pas «lâcher dans la nature» les enseignantes de religion de l’enseignement fondamental, sans formation préalable.
Ainsi, le ministre Meisch a décortiqué les deux types de formations distincts de 120 heures réservés aux professeurs de religion du fondamental, dans le sens d’une reconversion assistée. Pour les professeurs détenteurs d’un certificat d’études secondaires, ce sera destination la réserve des suppléants de l’enseignement fondamental. S’ils sont déjà 81 à suivre la formation en question au sein de l’IFEN (Institut de formation de l’Éducation nationale) de Walferdange, au cours de cette année scolaire, ils seront neuf de plus à être pris en charge, à partir de la prochaine rentrée scolaire (soit un total de 90 pour cette «catégorie» de professeurs).
Pour les «autres», à savoir les profs qui ne sont pas bacheliers, ce sera direction la réserve des auxiliaires éducatifs, qui a été nouvellement créée en vue de «soutenir» les enseignants et le personnel éducatif et psycho-social des écoles et lycées, ainsi que de l’éducation différenciée, des maisons d’enfants de l’État et du Service national de la jeunesse. À la fin de l’année scolaire 2018, ils seront, eux, 57 profs à avoir suivi une formation.
De bon augure pour se lancer dans une nouvelle vie professionnelle moins spirituelle, qui nécessitera probablement un temps d’adaptation personnel, complémentaire à la main tendue par l’État.
Claude Damiani