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Bettel, optimiste ou rêveur ?

Il y croit dur comme fer : le Premier ministre pense pouvoir décrocher un deuxième mandat. Comme il le souligne dans l’interview à lire dans Le Quotidien du 23 décembre, le bilan chiffré de son gouvernement est solide. Et probablement bien plus solide que l’opposition ne souhaite l’avouer.

Face à une croissance qui cartonne, un chômage qui baisse, des investissements record, essentiels pour préparer l’avenir du pays, et aussi des décisions tranchantes dans des dossiers épineux – en sous-main, le CSV se réjouit d’être débarrassé de la séparation Église-État – il n’est en effet pas évident de trouver de quoi critiquer la coalition au pouvoir. Comme déjà évoqué dans nos colonnes, tant le camp chrétien-social que le camp ultraconservateur occupé par l’ADR ont du mal à se montrer productifs. Déi Lénk, très engagée sur le plan social, tire, elle, bien mieux son épingle du jeu.

Voici donc la donne avant d’entamer une année électorale qui risque de réserver encore pas mal de surprises. Il y a douze mois, la victoire du CSV aux législatives de 2018 était incontestée et incontestable. Aujourd’hui, il reste une dernière chance au gouvernement sortant d’inverser la tendance. Il faudra à la fois que les trois partenaires défendent leur bilan mais aussi qu’ils s’affirment en mettant en avant leur fonds de commerce. Le DP devra ainsi s’atteler à ses idées libérales tout en se montrant équitable, le LSAP devra prendre un sacré virage à gauche et déi gréng devront rester engagés en matière d’écologie et de mobilité verte. Les partis de l’opposition devront eux aussi se positionner clairement afin de permettre aux électeurs de faire un choix objectif.

Mais à l’aube de cette année 2018, il faut constater que l’électeur n’en demande peut-être pas tant. Les législatives pourraient en effet bien se transformer en vote sanction avec à la clé un plébiscite, pas forcément mérité, pour le CSV. Mais l’électeur est souverain et devra assumer son choix au soir du 14 octobre 2018. Et Xavier Bettel dans tout cela ? Il se dit toujours optimiste. Mais est-il aussi un rêveur ? La réponse sortira des urnes dans moins de dix mois.

David Marques