Les élections au Parlement européen auront lieu du 6 au 9 juin. Il sera l’heure pour les habitants du continent de choisir quelle direction devra prendre l’Union. Le rendez-vous n’est pas anodin tellement les crises sont nombreuses. L’UE a l’habitude d’être chahutée. Il est simple pour beaucoup de partis de pointer du doigt cette Europe désincarnée qui édicte, impose des normes, fabrique des contraintes. Et pourtant, l’Europe a bien un visage : le nôtre. Il est assez simple de faire porter le chapeau à une bureaucratie ou à un cortège de fonctionnaires. Ils sont toutefois les rouages essentiels d’un projet gigantesque que beaucoup pensaient inimaginable : celui de mettre autour de la table 27 pays parlant 24 langues. Et de les faire travailler ensemble. Évidemment rien n’est simple, tout est plus long. Mais le projet européen porté par quelques-uns au tout début, dont le Luxembourg, a séduit et rassemblé. Quand le mur de Berlin est tombé, l’est et l’ouest de la famille européenne se sont enfin retrouvés. Aujourd’hui, l’Union veut encore s’étendre du côté de l’Europe centrale et des Balkans. Pour faire taire les armes définitivement, pour accueillir, en amis, de nouveaux partenaires autour de la table et faire cause commune. Le Brexit a donné un coup de canif à cette volonté d’unité. Le Royaume-Uni et son indécrottable caractère insulaire a décidé de faire bande à part. Mais un nouveau morcellement de l’Europe va-t-il dans le sens de l’Histoire? Certains partis ont trouvé un bouc émissaire idéal en l’Union européenne. Dès qu’il y a un problème, c’est forcément Bruxelles. Peu importe si c’est vrai ou pas. Peu importe si ce sont les responsables des États membres eux-mêmes qui ont décidé de nouvelles réglementations.
Certains aimeraient voir à nouveau une Europe divisée par des frontières transformées en muraille imaginaire. Certains régimes autocrates, bien à l’est du continent, se délectent de ces idées politiques qui fleurissent çà et là. La division, ingrédient idéal, pour ensuite fouetter jusqu’au sang un peuple qui se retrouvera seul face à son destin. Les élections qui approchent seront un moment d’union sur le continent. Espérons qu’elles ne planteront pas les graines de la division.