Confrontée au populisme et aux solutions de facilité prônées par les camps extrémistes, la classe politique doit se réinventer. L’objectif doit être de se rapprocher à nouveau du simple citoyen et de reconquérir sa confiance. Cette opération rachat ne s’annonce cependant pas évidente au vu des déboires accumulés ces dernières décennies.
Plusieurs exemples en provenance de nos deux pays voisins que sont la Belgique et la France viennent illustrer le gouffre qui existe entre les hautes sphères politiques et les simples citoyens.
En Wallonie, les révélations sur l’intercommunale Publifin éclaboussent la classe politique depuis la mi-décembre. Pendant de longues années, des élus ont perçu d’importantes sommes pour leur présence à des réunions. La plupart étaient cependant absents et encaissaient sans broncher les jetons de présence dorés.
Dans l’Hexagone, le candidat à la présidentielle François Fillon s’est pris les pieds dans le tapis après les révélations concernant le poste réservé à son épouse et aussi l’emploi de ses enfants.
Ces deux exemples démontrent bien que de nombreux politiciens se sentent intouchables, qu’il estiment être au-dessus de la mêlée et que des considérations morales sont souvent absentes au moment de prendre des décisions.
Désormais, la transparence est avancée comme la solution miracle pour reconquérir la confiance des électeurs. Même si à la base cette riposte est à saluer, il faudra continuer à faire la part des choses pour ne pas tuer dans l’œuf cette première étape vers un renouveau de la politique. Il faudra faire preuve de persévérance et de sériosité, d’autant plus que le nouveau président américain semble lui se ficher complètement de ces considérations morales…
Pendant ce temps, les risques de conflits d’intérêts restent aussi importants au Luxembourg. Un non-cumul des mandats sur le plan local et national pourrait permettre d’avancer dans la bonne direction. Cette idée a cependant rapidement reçu une fin de non-recevoir par les ténors des grands partis. Plus que jamais, la prudence doit donc prévaloir.
David Marques