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Benalla : éteindre le feu médiatique

Alexandre Benalla s’est exprimé vendredi à la télévision après avoir accordé une interview fleuve au journal Le Monde. Ce proche du président français, Emmanuel Macron, qui s’occupait notamment de sa protection, était inconnu du grand public jusqu’au mercredi 18 juillet. À cette date, le journal Le Monde a dévoilé une vidéo où apparaît le jeune homme affublé d’un équipement de policier en train de molester des manifestants lors du
1er mai à Paris. Depuis, la capitale française vit à l’heure de ce scandale qui éclabousse l’Élysée. La première vraie crise politique du quinquennat Macron! La machine médiatique s’est évidemment emballée, d’autant plus que le président français est resté longuement silencieux. Surprenant pour une personne qui aime aller à la confrontation, au débat d’idées et ne rechigne pas à s’égosiller en meeting devant ses adhérents. Bon, ce mutisme n’a finalement pas duré et l’Élysée semble avoir repris la main sur cette affaire. Emmanuel Macron a en effet donné le coup d’envoi de la réplique mardi devant des députés de son parti La République en marche. Le président avait fait son mea-culpa et fait «fuiter» dans la presse une vidéo (encore!) de cette déclaration en petit comité et en privé. Deux jours plus tard, il a souligné que cette affaire était «une tempête dans un verre d’eau», en public cette fois-ci. Vendredi, c’était donc au tour d’Alexandre Benalla de jouer la carte télévisuelle pour dire ses vérités et minimiser le scandale. Costume-cravate, petites lunettes, dos bien droit et discours posé… Nous étions bien loin de l’image de la personne agitée qui agrippait par le cou un manifestant le 1er mai dernier. L’Élysée avance ses pions pour déminer le terrain.
Il reste la commission d’enquête de l’Assemblée nationale, me direz-vous. Elle s’est sabordée jeudi soir quand les élus de l’opposition ont décidé de claquer la porte. Une opposition dispersée, inaudible, parfois excessive, qui semble avoir raté le coche. Aujourd’hui, le scandale risque de s’évaporer dans la chaleur du mois d’août. À moins d’un nouveau rebondissement.