Il n’y a pas que des larmes de joie aux Jeux olympiques. Hué la veille par le public brésilien, le perchiste français Renaud Lavillenie l’a été une nouvelle fois sur le podium où il arborait sa médaille d’argent. Déçu par sa performance, lui qui visait l’or, mais aussi par un public acquis à la cause de son champion brésilien, Thiago Braz, le Français a souffert de cette situation et a craqué. Le mental joue beaucoup dans une compétition, mais ces huées sont en tout cas loin de l’esprit olympique. D’autres images seront à retenir. Comme celle de la coureuse américaine Abbey D’Agostino qui aide à se relever la Néo-Zélandaise Nikki Hamblin après une chute. La course (5 000 m) était perdue pour les deux athlètes, qui ont tenté de la terminer dans un esprit d’entraide qui sied bien aux Jeux olympiques.
Reste que les commentaires sexistes sont toujours malheureusement légion. Le joueur de tennis écossais Andy Murray a répondu du tac au tac quand on l’ a félicité d’être la première personne à gagner deux médailles d’or olympiques en tennis : «Venus et Serena Williams ont déjà quatre médailles à elles deux», a-t-il immédiatement rectifié. Erreur du journaliste ou oubli sexiste de la performance des sœurs Williams, Andy Murray a tenu à remettre les choses à plat. Lui qui a souffert de critiques pour avoir pris une coach, la Française Amélie Mauresmo, n’en oublie pas de considérer les joueuses de tennis sur le même plan que leurs homologues masculins et c’est tout à son honneur.
Autre belle image de ces Jeux olympiques : la nageuse italienne Rachele Bruni qui a tout naturellement dédié sa victoire à sa famille et à sa compagne, révélant au passage son homosexualité aux médias d’un pays qui a adopté un partenariat civil version light cette année. Finalement, tous ces petits événements marquants autour des Jeux, ces anecdotes donnent le ton de la compétition et traduisent une ambiance en mettant aussi en évidence l’acceptation de la société par rapport à une athlète qui remercie sa compagne, montrant ainsi que cela deviendra bientôt tout à fait banal.
Audrey Somnard (asomnard@lequotidien.lu)