Barrière à la frontière

Les opposants à la fermeture de la route entre Belvaux et Rédange étaient mobilisés vendredi soir. Ils ont distribué des tracts aux frontaliers de retour du Grand-Duché et passant par le rond-point du Moulin, à Audun-le-Tiche, situé au bout de la liaison Micheville. Le Luxembourg compte fermer l’axe frontalier Belvaux-Rédange et demander aux automobilistes de passer par cette fameuse liaison Micheville. Les 4 000 véhicules vont donc devoir dorénavant emprunter les voies rapides passant sous Belval et filant vers la capitale. Le plan est bien beau sur le papier, mais concrètement cela va saturer encore un peu plus les rues d’Audun-le-Tiche. D’où la colère légitime des navetteurs et des riverains. C’est à croire que tout le monde veut les avantages des frontaliers, mais surtout pas les inconvénients! Pour tenter de faire plier le gouvernement, une pétition a été déposée à la Chambre. Elle obtenait hier 3 080 signatures sur les 4 500 requises pour l’organisation d’un débat public. Vous avez encore 21 jours pour la signer…

La mobilité est un sujet qui clive dans la Grande Région. Cet espace de vie en commun doit s’adapter à l’appétit en employés du Grand-Duché et surtout mettre en place des infrastructures adéquates pour leur permettre de se rendre au Luxembourg. Fermer des routes frontalières est choquant pour le symbole européen et celui d’une Grande Région assumant sa particularité. Ce geste montre finalement un certain mépris pour ceux qui tentent de se frayer un chemin dans les embouteillages pour gagner leur salaire et faire prospérer le pays. D’autant plus que le gouvernement explique actuellement qu’il faudra encore des dizaines de milliers de navetteurs en plus pour remplir les places de travail prévues dans le pays ces prochaines années. À l’heure où l’attractivité du Luxembourg commence à être remise en cause, notamment par ces contraintes de mobilité, le signal envoyé par la fermeture d’une route fréquentée à la frontière trouble ce message d’accueil bienveillant de nouveaux travailleurs.

Évidemment, il n’y a pas de baguette magique pour améliorer les choses du jour au lendemain. Mais ces fermetures sont vécues comme une punition de plus pour les frontaliers. Ils auront l’occasion de le dire lors du futur débat public.