Le brouillard commence à se dissiper chez nos voisins français. Légèrement. Le Premier ministre Michel Barnier a enfin constitué son gouvernement et a connu son premier grand oral, hier soir sur France 2, pour définir les grandes lignes de sa politique et évoquer la philosophie qui a mené à la constitution de son gouvernement. Il s’est en effet montré très discret depuis que le président de la République, Emmanuel Macron, lui a demandé de prendre en main les rênes du pays. La mission a été déjà très ardue simplement pour composer son équipe. Elle est très à droite, ce qui a déjà provoqué de vives protestations à gauche de l’hémicycle de l’Assemblée nationale, coupée en trois parties presque égales après la dissolution-surprise de ce printemps.
Voilà donc Michel Barnier qui va tenter tant bien que mal de faire sortir la France de l’ornière et d’avancer sur un projet devant réunir les habitants si déchirés. Évidemment, il n’aura pas la majorité absolue à l’Assemblée nationale et devra composer avec le parti de Marine le Pen, le Rassemblement national, et la coalition de gauche du Nouveau Front populaire allant de la France insoumise au centre gauche, en passant par les socialistes, les communistes et les écologistes. Les premières escarmouches ont débuté la semaine dernière (lire aussi en page 6) et devraient se poursuivre lorsque le nouveau gouvernement présentera son programme.
Le Premier ministre est un homme d’expérience qui a négocié le Brexit avec Londres lorsque les Britanniques ont claqué la porte, par référendum, de l’Union européenne. Ses talents de fin négociateur vont lui être bien utiles pour tenter de faire passer ses lois et surtout les personnalités des membres de son équipe qui, pour certains, ont eu des positions plus que conservatrices par le passé concernant notamment le mariage pour tous ou le droit des femmes. Hier soir, il a aussi tenté de rassurer au sujet des hausses d’impôts. Le pays est en effet à un niveau d’endettement inquiétant et la France est d’ailleurs sous le coup d’une procédure de l’UE. Là encore, Barnier va devoir déployer ses talents de négociateur. Les rounds de discussions seront sûrement plus simples à Bruxelles qu’à Paris…