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Avis de tempête

On pensait l’orage passé, mais voilà que quelques gouttes recommencent à tomber. Fin juillet, une pétition demandant d’«exclure les thématiques LGBT de l’éducation des mineurs» avait connu un franc succès, dépassant en seulement trois jours le seuil requis des 4 500 signatures pour obtenir un débat à la Chambre des députés. Tous les médias s’étaient emparés du sujet, le Quotidien y compris.

Très vite, des voix s’étaient élevées de part et d’autre, non seulement des associations LGBTQ+, mais aussi dans le champ politique, avec, notamment, on se le rappelle, quelques divisions au sein du Parti socialiste. Contacté par nos soins après cette bourrasque médiatique, le pétitionnaire avait alors pris peur, n’ayant certainement pas mesuré l’impact qu’une telle demande allait avoir sur la vie sociétale du pays. «Après réflexion et vu la tempête qui se produit concernant le sujet, je ne vais pas m’exprimer sur le sujet publiquement», avait-il répondu après nos nombreuses sollicitations.

Mais preuve que sa pétition crée des remous, presque un mois jour pour jour après sa publication, la «tempête» semble repartie pour un tour. Des tracts incitant à aller la signer sur le site internet dédié ont été glissés dans les boîtes aux lettres des habitants de Sanem. Anonymement, évidemment. C’est beaucoup plus simple. Manque de courage ? Ou difficulté d’assumer de tels propos à visage découvert ? Simple question.

Rappelons que le sujet «LGBT» n’existe pas dans les programmes scolaires luxembourgeois. On parle plutôt de «tolérance» et «d’ouverture d’esprit». Deux qualités dont semblent cruellement manquer les créateurs de ces fameux flyers. Toujours est-il que cette fameuse pétition a atteint les 9 800 signatures désormais, mais devra partager la vedette avec sa rivale, la pétition 3281, qui, elle, a dépassé les 10 000 signatures. Celle-ci demande un renforcement des thématiques LGBT à l’école. Un joli pied de nez. Suffisant pour enfin apaiser la tempête ? Rien n’est moins sûr. Il faudra certainement se préparer à sortir les parapluies au moment des débats.

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