Le Quotidien Indépendant Luxembourgeois
Cette année, il semblerait que les médias se mobilisent un peu plus qu’une journée pour célébrer la journée de la Femme.
En France, il y a deux écoles. Ceux qui se réveillent un jour par an et qui, au nom du « droit des femmes », en profitent pour vendre leur politique. C’est le cas de Nicolas Sarkozy qui est revenu sur son sujet préféré, les musulmans, pour dénoncer le port du voile en général dans l’intérêt des femmes.
Puisqu’il est bien entendu que les thèmes chers au Front national sont désormais les seuls qui animent le débat politique en France, l’ancien président de la République espère ainsi séduire les électeurs d’extrême droite, qui sont décidément très courtisés.
L’autre école est représentée par Alain Juppé, pourtant du même parti mais rival de Sarkozy, qui a déclaré, lui, n’être pas dérangé par le port du voile par des adultes dans les lieux publics, en particulier à l’université. Son analyse relève du bon sens.
Alors que dans les écoles, les mineurs ont encore le temps de forger leur opinion et ne sont pas responsables de leurs actes, à l’université il est question d’adultes qui ont fait des choix en toute connaissance de cause.
Voile ou pas, il ne faudrait pas oublier que le débat doit se centrer sur les inégalités qui persistent entre les deux sexes. Que ce soit au niveau des salaires, de l’équilibre entre travail et famille, de la représentativité sur le plan politique et économique. Il ne faut pas se laisser aveugler par un bout de tissu qui n’a rien à voir avec une problématique très complexe.
La jeune femme qui choisit de porter le voile se ferme peut-être des portes, mais même la femme qui est a priori plus « libre » se heurte à un plafond de verre qui l’empêche d’accéder à plus de responsabilités. L’université devrait être un lieu de savoir et d’apprentissage, d’ouverture au monde. En empêcher l’accès pour un bout de tissu serait prôner un modèle unique pour les femmes qui n’a pas lieu d’être.
L’éducation est un facteur d’intégration et c’est pour cela que la jeune Malala Yousafzai revendique l’accès à l’éducation pour toutes, avec son voile.
De notre journaliste Audrey Somnard
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