Le gouvernement vient de faire appel de la décision de la Commission européenne d’imposer à Amazon le remboursement de 250 millions d’euros d’avantages fiscaux au pays.
Quelles que soient les motivations de Xavier Bettel, par cette seule et unique décision, il vient de torpiller tous les efforts visant à redonner une bonne image au pays. La couverture médiatique de cette décision à l’échelle européenne – et même mondiale – est énorme et les indignations sont légion.
Honnêtement, il y a de quoi. Un État qui refuse un quart de milliard d’euros qui lui est dû, ce n’est pas courant et assez incompréhensible pour le commun des mortels. Qui plus est, désavouer une décision de la Commission européenne, pour un des membres fondateurs de l’Union, cela passe mal.
Pour retourner la situation à son avantage, on donnerait bien quelques idées au gouvernement. Et si, cet argent, on le prenait et on l’utilisait de manière à se tresser des lauriers? 250 millions d’euros, c’est le prix de vente de 500 maisons de trois chambres sur le modèle de celles bâties par le Fonds du logement et la commune de Mondorf.
Et elles sont belles, cela a même fait débat à l’époque. 250 millions d’euros, cela représente aussi le coût de construction de près de 600 appartements comme ceux qui sont construits avec ce même Fonds du logement aux Nonnewisen, à Esch-sur-Alzette. Il n’y a pas une pénurie de logements en ce moment? On pourrait l’atténuer sans dépenser une pièce.
250 millions d’euros, cela correspond également à peu près au coût de trois lycées. Et on en construit en ce moment. À Differdange, à Clervaux, bientôt à Mondorf : pourquoi ne pas les financer avec ce que doit Amazon?
Le Luxembourg et le plus grand marchand du web possèdent un point commun : ils n’ont pas bonne presse. L’un passe pour le fossoyeur de l’équité fiscale, l’autre pour le fossoyeur du respect dû aux employés. Quelque part, les deux s’en moquent, puisque le cash afflue, encore et toujours. Dommage, il y aurait mieux à faire avec cet argent que de cracher dessus…
Erwan Nonet
Et cracher dans la soupe, comme vous, ça on peut faire aussi…