Accueil | Editoriaux | Aucune trêve

Aucune trêve

Il y a une semaine à peine, nous doutions dans ces colonnes que l’appel du Premier ministre, Xavier Bettel, à ne pas tomber, trop tôt, dans la campagne électorale, n’allait pas être respecté très longtemps. Et on ne pensait pas si bien dire. Comme déjà évoqué, le chef du gouvernement a lui-même mis le feu aux poudres en taclant le partenaire de coalition LSAP.

Dans L’Interview du lundi du 2 janvier, Xavier Bettel avait émis une fin de non-recevoir à une réduction du temps de travail, une idée promue par le ministre socialiste Georges Engel. Son prédécesseur Dan Kersch, passé en janvier 2022 du ministère du Travail à la Chambre des députés, n’a pas du tout apprécié les propos du chef du gouvernement tricolore. Dans une tribune libre, publiée samedi par nos confrères du Wort, il a recadré à son tour le Premier ministre, sur la question du temps du travail, mais aussi sur le blocage permanent du DP de Xavier Bettel concernant les adaptations fiscales jugées incontournables par le LSAP.

Selon Dan Kersch, le Premier ministre libéral devrait «être reconnaissant envers ses partenaires de coalition», LSAP et déi gréng, de l’«avoir mené sur le bon chemin» pour acter, encore avant les élections d’octobre, une réforme fiscale ciblée. Le problème est que l’union affichée entre socialistes et verts a aussi commencé à se fissurer ces derniers jours. En cause : une attaque frontale contre le ministre du Logement, Henri Kox, et son projet de réforme de la loi sur le bail à loyer. La jeune garde du LSAP a même affirmé se sentir «trahie». Sur RTL, Xavier Bettel avait, lui aussi, lancé une pique en direction du ministre vert.

L’ambiance n’est donc pas au beau fixe au sein d’un gouvernement qui, au vu du contexte de crise, doit rester attentif, réactif et, dans le meilleur des cas, uni et solidaire, afin d’empêcher que le pays vive une dangereuse dégringolade. Il faut d’ores et déjà espérer qu’au plus tard après le mois de janvier, et son bal de réceptions et pots de nouvel an, la coalition tricolore retrouve une plus grande cohésion. Tout autre scénario risque de nuire non seulement aux trois partis, mais surtout aux citoyens.

Un commentaire

  1. Patrick Hurst

    Certes, il y a eu pas mal de crises ces derniers temps, mais les campagnes électorales au Morphium… on connaît du CSV … et ça n’est jamais bon pour la confience du citoyen envers la démocratie!