Au vote, citoyens

La commune de Leudelange a organisé un référendum dimanche. L’occasion de demander aux habitants leur avis sur une thématique qui concerne directement leur vie quotidienne. Comme l’a expliqué le bourgmestre, Lou Linster, l’idée n’était pas d’avoir un gagnant et un perdant dans ce scrutin, mais de simplement connaître l’avis du public pour concrétiser ou non un projet. Un vote dégagé de passions et qui permettait à chaque citoyen de prendre part à la délibération. Peu importe le résultat d’hier, l’initiative a eu l’intérêt d’impliquer les habitants et c’est déjà une petite victoire pour la démocratie participative.

Le fossé entre le monde politique et les habitants – n’utilisons pas le mot, horrible, d’«administrés» – peut parfois se creuser au fil du temps. Le Grand-Duché a toujours réussi à le combler, du moins en partie. Lorsque l’on regarde par-dessus les frontières, on ne peut qu’apprécier la différence. De bonne ou de mauvaise foi, beaucoup pointent du doigt la déconnexion des élus avec la réalité de la vie de ceux qui les ont amenés au pouvoir. Des élus évoluant trop loin des préoccupations des uns et des autres, empêtrés dans un jeu démocratique qui les éloigne du terrain. Et que dire des décisions prises qui provoquent tensions et même affrontements. Le Luxembourg échappe pour l’instant à toute cette polarisation grâce à son modèle d’échange et de discussion. Même s’il est actuellement mis à mal. Nous ne reviendrons pas sur l’épisode des retraites ou des changements concernant le travail dominical et les heures d’ouverture des commerces…

Le Luxembourg a toujours misé sur cet échange avec les électeurs. On ne compte plus les réunions d’information dans les communes ou même les ministres qui vont à la rencontre du public au cours de nombreuses conférences ou tables rondes. C’est une véritable tradition. Mais des réflexions autour de la démocratie directe sont toujours menées. Ateliers, engagements autour de grands projets d’urbanisme… Les exemples ne manquent pas. Pourtant, le référendum ne semble pas être utilisé à sa juste valeur. C’est pour ça que ce qu’il s’est passé à Leudelange est à la fois unique et intéressant.