Le gouvernement CSV-DP aura-t-il vraiment besoin d’un remaniement pour repartir du bon pied ? En tout cas, les rumeurs de l’éviction de certains ministres persistent. Encore sévèrement attaqué par l’Union des syndicats, le ministre du Travail, Georges Mischo (CSV), semble plus que jamais proche de la sortie. «Force est de constater (qu’il) n’est pas à la hauteur des exigences de son mandat ministériel (…)», déplorent les présidents de l’OGBL et du LCGB dans une lettre adressée au Premier ministre, Luc Frieden.
Sur la sellette se retrouverait aussi Martine Deprez (CSV), propulsée à la surprise générale à la tête du ministère de la Santé et de la Sécurité sociale. Deux ans plus tard, la mathématicienne de formation se voit confrontée à la grogne combinée des syndicats et de l’Association des médecins et médecins-dentistes (AMMD). Si les médecins libéraux fustigent l’absence d’une libéralisation renforcée de leur métier, le trio OGBL-LCGB-CGFP se dit scandalisé par la réforme des retraites. Dans ce contexte, il ne faut pas oublier que Luc Frieden est celui qui avait lancé – trop vite et trop fort ? – un plan bien plus ambitieux : travailler jusqu’à trois ans de plus, contre huit mois dans le projet finalement arrêté. Une annonce qui a mis à mal et fragilisé Martine Deprez.
Dans le camp du DP, la ministre Stéphanie Obertin serait elle aussi dans le viseur. Il est plus compliqué de lui reprocher de grands manquements dans ses trois ressorts : Recherche, Enseignement supérieur et Digitalisation. Un de ses faits d’armes est la revalorisation des aides financières aux étudiants, négociée dans un esprit constructif avec l’ACEL. Mais voilà, ce dialogue ne serait pas présent dans chaque dossier, notamment l’avenir de la foire de l’Étudiant. «On n’est ni écouté ni pris au sérieux», fustige Sophie Mangen. Le discours de la vice-présidente de l’ACEL rappelle fâcheusement celui des syndicats. Même si on voit mal Stéphanie Obertin trébucher sur l’organisation d’une foire, les reproches pointant un manque de volonté de mener un véritable dialogue avec les représentants de la société civile demeurent un fil rouge du mandat de l’exécutif conservateur-libéral. À quand le prochain à venir éreinter cette équipe gouvernementale ?