S’il n’est pas question de faire table rase du passé, le gouvernement CSV-DP procède toutefois à une série d’ajustements de la politique menée ces dix dernières années par la coalition tricolore formée par le DP, le LSAP et déi gréng. Un des principes clés pour mener ces changements est le pragmatisme, prôné dans bon nombre de domaines, à commencer par le logement, l’environnement et l’agriculture, mais aussi dans tout ce qui a trait à la lourdeur administrative.
Rien n’interdit à une nouvelle majorité de corriger des décisions prises par l’exécutif précédent. C’est d’ailleurs un des principes de la démocratie. Par leurs suffrages, les citoyens donnent les grandes orientations aux responsables politiques. Le plus important est cependant de ne pas perdre le nord uniquement pour faire plaisir aux électeurs ou à d’autres acteurs politiques et sociétaux.
Le renforcement continu des services de secours fait partie des domaines les plus sensibles et importants. Il est aujourd’hui acté que le ministre des Affaires intérieures, Léon Gloden (CSV), va procéder à une révision du financement du Corps grand-ducal d’incendie et de secours (CGDIS). Les communes fustigent depuis plusieurs années le fait que le principe d’une répartition à parts égales de la charge financière liée au CGDIS entre l’État et les entités locales ne soit plus respecté. Un calcul assez complexe (lire en page 5) doit permettre de rétablir l’équilibre, longuement réclamé par le CSV, avec le concours du Syvicol. «Les contributions des communes au financement du CGDIS doivent être proportionnelles à leurs recettes. À défaut, il existe un risque sérieux pour qu’elles ne puissent plus assumer leur part financière à moyen terme», met en garde le ministre chrétien-social.
En parallèle, Léon Gloden a laissé entendre en commission parlementaire que la progression des dépenses du CGDIS connaîtrait un ralentissement. L’ancienne ministre de l’Intérieur Taina Bofferding (LSAP) avait souligné à maintes reprises que l’investissement dans les services de secours «ne constitue pas un luxe». Le défi crucial pour son successeur sera de ne pas mettre en danger le principe d’un déploiement des secours endéans 15 minutes maximum à travers l’ensemble du pays. Cet objectif est fixé à 2025.